L'analyse
d'un esprit imaginatif, mais éveillé et indépendant
Comme dans toutes les élections où
tous les partis gagnent toujours, les analystes
politiques toujours prêts à émettre des pensées
lénifiantes comme ce Pascal
Delwit,
politologue et
professeur à l'Université libre de Bruxelles abondamment
interrogé par les médias aux ordres.
Il y a de bonnes et honnêtes raisons aux
nominations tant au gouvernement fédéral qu’aux
gouvernements régionaux.
En bon polémiste et malgré les
dénégations véhémentes des différents politiques, je
n’ai pas la même vision de ce spécialiste de la
pondération intelligente.
Voici à vif une réflexion non
conventionnelle sur ce qui a pu, ou aurait pu,
intervenir dans le jeu de la chaise musicale
ministérielle.
Michel Daerden, un homme
qu’écolo ne pouvait accepter dans un gouvernement dit de
« bonne gouvernance ». En effet, la gestion calamiteuse
du réseau routier wallon et de ses ponts, la volonté de
réaliser la liaison autoroutière de Cerexhe-Heuseux, la
débudgétisation cache-misère d’un ministre qui veut
présenter des budgets crédibles et enfin l’erreur
calamiteuse de la taxation du pécule de vacances des
fonctionnaires depuis l’an 2000 qui creuse encore le
déficit de 18 millions d’euros, sinon plus. Mais Daerden
est populaire à Liège, l’on ne peut pas l’éjecter comme
cela. Que cela ne tienne, on va le nommer ministre des
pensions au fédéral. Mais comme c’est un sacrifice pour
le PS, en contrepartie, Bernard Westphael, grand
pourfendeur de Papa, ne pourra être ni ministre, ni
Président du Parlement wallon.
Cela tombe bien pour Jean-Michel
Javaux qui montre de plus en plus ses capacités à
s’adapter rapidement aux mœurs politiques de notre
Wallonie et qui doit redouter un censeur pour les actes
futurs qui seraient posés en vertu de la fameuse
solidarité gouvernementale et du compromis à la belge.
Mais comme au fédéral, Van Rompuy voit
arriver ce représentant de tout ce qu’il doit détester,
il remanie son gouvernement à sa manière en nommant
Annemie Turtelboom au ministère de l’Intérieur.
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Annemie, celle qu’Elio et Joëlle, ce
couple mythique de la régularisation à tout prix
puisqu’elle permet de gagner des voix aux élections,
détestent cordialement. Un prêté pour un rendu. Tu me
fourgues Michel, je t’envoie Annemie dans les gencives.
Imagination pure ? Peut-être, mais
tellement invraisemblable ?
La difficile tâche de constituer des
gouvernements pour répondre à la crise énorme qui menace
les citoyens devait être rapidement menée. Donc, dès
demain, tous ces mécènes désintéressés vont donc se
mettre à l’ouvrage et œuvrer au difficile redressement
économique et social ?
Non. Le 21 juillet passé, ils vont
prendre des vacances méritées probablement jusqu’à la
rentrée parlementaire en septembre. L’époque des
« capitaines courageux » n’existe plus en politique.
Mais rassurez-vous, il restera
toujours un homme de veille pour vérifier que notre
Titanic national ne rencontre pas un iceberg fatal avant
un retour de la grande tempête annoncée en fin
d’année !.
Voltaire disait « Ce monde est un
vaste naufrage : sauve qui peut ! » et pourtant, il n’a
pas connu la Belgique fédérale !
René G.
Thirion |