Wallonie française ou Wallonie flandrienne ?
Il
est bien évident que l’Etat Fédéral "Belgique" vit ses dernières
années.
La région flamande pose
ses jalons pour arriver à s’ériger en un Etat flamand,
en espérant pouvoir maintenir sa place dans l’Union
européenne, ainsi que dans la zone Euro, via un système
d’arbitrage.
Le nouveau gouvernement
flamand a clairement informé ses contribuables que
l’austérité serait à l’ordre du jour, et il montre
l’exemple en diminuant les postes ministériels.
Contrairement à leur
voisin du nord, l’OLIVIER wallon promet une législature
de relance économique sans austérité, notamment via le
plan «Marshall.2 vert» alors que la phase 1, critiquée à
juste titre durant la précédente législature par Ecolo1,
fut un échec total, malgré les effets d’annonce.
Le problème des nombreux
échecs des plans de relance économique, initiés depuis
de nombreuses années par les différents partis au
pouvoir en Wallonie, réside dans leurs modalités
d’application.
Les bases sont bonnes,
mais le manque de formation, d’expérience et de
motivation des agents chargés de la réalisation, rendent
ces plans inapplicables sur le terrain.
Il en sera encore de
même durant cette législature. Les plans de redressement
manquent d’idées novatrices.
Les organismes mis en
place par les responsables politiques disposent de
budgets pharaoniques pour attirer des investisseurs
étrangers, dont les expériences antérieures ont démontré
qu’ils quittaient la région dès que les profits
diminuaient.
Il eut été de loin
préférable de consacrer les budgets d’attraction
d’investisseurs étrangers, à la recherche fondamentale
sur des projets «High Tech» dans nos Universités, et de
permettre une dotation de fonds propres adéquats aux
«Spin Off», afin qu’après la phase de recherche
d’application, il leurs soit possible de manufacturer
les produits développés et de les commercialiser.
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Une montagne de
projets
Peu de moyens pour les traiter |
Bien au contraire,
l’équipe actuelle du gouvernement de la région et de la
communauté wallonne montre ses carences dans le domaine
économique, en reprenant les anciens concepts, en les
habillant différemment, tout en sachant que l’expérience
sera vouée à l’échec.
D’autre part, force est
de reconnaître qu’en région wallonne, aucun ministre ne
possède une formation de haut niveau en économie, alors
que le développement de cette matière à l’échelon
mondiale, a subit des modifications majeures durant ces
deux dernières décennies.
L’économie de notre
région doit s’adapter à l’économie mondiale, or elle
s’appuie encore trop sur l’industrie lourde, qui est de
moins en moins compétitive, vis-à-vis des pays émergents
de la zone asiatique.
Nos responsables
politiques le savent, mais leur laxisme en matière
d’innovation conduit notre région vers une situation
proche du quart-monde.
La Wallonie dispose de
bonnes Universités, malheureusement dépourvues de moyen
financiers.
Elles forment
d’excellents ingénieurs en hautes technologies
(électronique, automation, biotechnologies, chimie,
etc..)
Avec l’appui d’une
puissance économique forte, de culture identique à la
nôtre, telle que la France, il serait possible de
résorber le chômage et de promouvoir des synergies avec
les grands groupes industriels, à un échelon national
reconnu dans le monde entier.
Le ministre wallon de
l’économie ne dispose plus de levier, permettant
d’infléchir ou de modifier les décisions prises par les
Conseils d’Administration des groupes étrangers qui ont
investis dans notre région.
Les centres de décision
sont loin des travailleurs wallons, et le pouvoir
politique est impuissant devant les départs de filiales
implantées sur notre territoire.
Le pouvoir financier est
en France (Fortis – Dexia) ainsi que le contrôle de la
production d’énergie électrique (Suez – EDF).
A défaut de la mise en
production de batteries de panneaux photovoltaïques ou
d’éoliennes, leurs installations n’induiront pas
beaucoup d’emplois, et surtout ils seront limités dans
le temps.
La jeune génération,
futurs diplômés des études professionnelles, techniques,
sociales et universitaires sont en droit de réclamer un
avenir leur permettant de progresser sur un marché
représentatif au niveau européen et mondial.
Toute cette jeunesse et
leur parents doivent prendre conscience des enjeux
économiques des prochaines élections fédérales en 2012
et régionales en 2014.
Les électeurs auront
encore la possibilité de sortir de la situation médiocre
qui nous attend tous, si les vieux réflexes de votes
pour la démagogie sont maintenus.
Guy Bertrand |