Wallonie 2010

"Forcer l'Avenir - Rejoindre la France"
 

 
 
 

Prendre le taureau par les cornes



L'éveil de la Wallonie










 

 


LA DÉSINTEGRATION PROGRAMMÉE DE L'UNION EUROPÉENNE
 
J'ai eu l'occasion de voir cet article qui me semble une analyse intéressante pour ceux qui s'interrogent sur l'avenir de l'Europe que je considère, pour ma part ,comme une dictature qui empêche la Nation française d'exercer pleinement sa souveraineté !

L'auteur m'a aimablement autorisé à publier ce texte sur mon site à condition que je mentionne que toute reproduction partielle ou totale sur d'autres supports doit faire l'objet d'une demande d'autorisation préalable.

De plus, il tient à présiser que son texte ne traite pas de la question du rattachement de la Belgique à la France et ne préjuge pas de l'avenir sur ce sujet. C'est une problématique très importante pour laquelle son opinion n'est pas encore faite
.

 

L'article:

Les élargissements successifs incontrôlés générateurs d'hypertrophie et de blocage, le déni de démocratie synonyme de défiance des peuples qui la composent, les coûts exorbitants et croissants de son fonctionnement sans véritable contrepartie depuis longtemps et la promesse chaque jour un peu plus démentie d'un euro protecteur et fédérateur ont amené l'Union Européenne dans une situation proche de celle de l'Union Soviétique à la fin des années soixante-dix. La crise financière et les choix politiques et économiques désastreux qu'elle impose maintenant aux états membres pour y remédier l’entraînent désormais inéluctablement dans une spirale descendante dont la seule issue possible est son effondrement d’ici une dizaine d’années.

Je tiens tout d'abord à préciser que ce texte s'appuie très largement sur les données rassemblées et les concepts développés par François ASSELINEAU président de l' UPR, 60 avenue de la République - 75011 PARIS. Mon but ne sera donc pas de les justifier en détail, François ASSELINEAU l’ayant déjà fait avec une très grande clarté je vous invite à découvrir sa démonstration sur le site www.u-p-r.fr, mais plus modestement d'en développer certains aspects afin d'en tirer les conséquences à moyen terme. 

Les fondements conceptuels de cette analyse issus de la réflexion de François ASSELINEAU sont l’entropie, la force de cohésion, l’autoblocage et l’uniformisation. Tous les systèmes de l’Univers tendent à long terme à augmenter leur entropie, c'est-à-dire se complexifier, et dégrader leur énergie. Plus un système est complexe et plus l’énergie de liaison nécessaire à sa cohésion est importante et plus l’énergie permettant de le fragmenter est faible, à contrario la fusion de deux éléments simples requiert une énergie très importante. La notion d’autoblocage s’illustre par le fait que plus le nombre de décideurs au sein d’un groupe augmente et plus leurs intérêts divergent, alors plus les décisions sont difficiles à prendre et moins elles sont efficaces. L’uniformisation qui a pour conséquence la perte de la diversité signifie qu’un système diminue sa capacité à explorer de nouvelles possibilités et à résoudre les problèmes à mesure qu’il réduit ses différences internes.

Rapporté à notre sphère, cela veut simplement dire que le maintien en l’état d’un système aussi complexe que l’UE consomme une quantité de ressources considérable (estimée en 2009 par les Britanniques et les Allemands à 4,5 % du PIB) et que sa complexification au travers de la croissance - exponentielle faut-il préciser- d’une réglementation déjà pléthorique (220.000 pages en 2009) entraîne la croissance sans limites de sa consommation  de ressources. Ajoutons à cela la création d’institutions toujours plus nombreuses et l’intégration de nouveaux membres, alors chaque année qui passe demande plus d’efforts tout en rendant plus difficile les décisions efficaces.  Le paradoxe est que nous avons un système qui est condamné à consommer toujours plus de ressources pour toujours plus se scléroser, c’est une caractéristique partagée avec la défunte Union Soviétique. Sa viabilité dépend donc de la capacité de ses États membres à produire la quantité de ressources nécessaire à son développement c'est-à-dire à générer une croissance économique suffisante, qu’une stagnation durable survienne aggravée par des contraintes et des coups et le système court à sa perte.

Revenons maintenant au sujet : que s’est-il passé de nouveau qui permettre d’inférer que l’UE a commencé son processus de désintégration ? Trois faits majeurs ont définitivement déséquilibré une construction à vrai dire bancale dès l’origine alors qu’une cause externe garante de son existence s’affaiblit rapidement et qu’une crise encore plus fondamentale s’annonce:

-     La création de la monnaie unique
L’élargissement massif et rapide à l’est de l’Europe
La crise financière mondiale et le basculement du monde
Le déclin américain
La crise des ressources naturelles

La monnaie unique devait, nous a-t-on expliqué doctement,  entraîner la convergence des économies et améliorer la résistance des pays concernés vis-à-vis de l’extérieur. Il n’en a rien été - la zone euro est la plus touchée -  et il ne pouvait pas en être autrement, car une monnaie unique ne peut fonctionner que dans une zone économique optimale, autrement dit la monnaie unique est une conséquence de l’optimalité et non l’inverse comme on  nous le répète depuis dix ans. Qu’est-ce qu’une zone économique optimale ? C’est une zone où la fiscalité et les systèmes sociaux sont harmonisés, les travailleurs sont mobiles, des transferts sont effectués des parties prospères vers celles en difficulté, autant dire que ça rien à voir avec la zone euro d’il y a dix ans et encore moins celle d’aujourd’hui. Par ego, chaque pays a même exigé dans un beau mouvement d’ensemble d’avoir la meilleure parité monétaire possible avec l’Allemagne, c’est-à-dire la concurrencer sur son terrain d’excellence : la monnaie forte, alors que chacun aurait été plus avisé de dévaluer au départ sa monnaie par rapport à l’Allemagne afin de bénéficier d’une meilleure compétitivité, depuis tous courent vainement derrière elle, car il est impossible de la rattraper. Par conséquent la zone euro ne peut que voir les tensions s’exacerber en son sein. Un exemple abouti de ce phénomène est la Belgique, en effet :

-     Du temps du franc belge, le décrochage d’une région par rapport à l’autre pouvait se régler par une dévaluation au bénéfice des deux régions, ce qui de fait se pratiquait facilement sans susciter de polémique.      

-     Avec l’euro, le rattrapage d’une région ne peut se faire qu’en faisant appel à la solidarité de l’autre, et à choisir entre payer ou se séparer l’autre région préfère la scission, on la comprend, car c’est naturel et rationnel

La monnaie, vous l’aurez compris est une des forces de cohésion les plus importantes d’un pays, la retirer à un pays dont la cohésion est faible revient à programmer son éclatement, et en l’occurrence il n’y a ni peuple belge ni langue belge alors qu’il y a principalement une Flandre et une Wallonie ethniquement différentes et géographiquement délimitées.  De fait, les développements récents montrent que la Belgique reste une construction fragile malgré deux siècles d’existence.

Il faut réaliser au plus vite l’élargissement à l’Est de l’Europe pour nos frères séparés de nous par la dictature soviétique afin d’éviter qu’ils se détournent de nous au profit des Américains, nous a-t-on intimé.  C'est-à-dire qu’au lieu d’intégrer progressivement les nouveaux entrants pour réduire sans friction les écarts, on les a pris dans l’UE sans mise à niveau préalable avec des différences initiales jamais rencontrées lors des élargissements précédents. Nous le payons aujourd’hui par des délocalisations massives dues à la faiblesse des revenus et des systèmes sociaux des pays de l’Est, ces derniers n’ont d’ailleurs aucun intérêt à se mettre à niveau tant qu’il restera quelque chose à délocaliser. Et par-dessus le marché, comme ils ne sont pas encore dans l’euro, ils peuvent nous infliger une dévaluation compétitive. L’autre problème c’est que l’autoblocage s’est aggravé avant même qu’on ait pu se mettre d’accord sur les conditions d’un nouveau mode de fonctionnement si tant est que ce fût possible : au lieu d’imposer aux nouveaux entrants une constitution qui préserverait nos intérêts, au contraire ceux-ci ont pu nous imposer les leurs car ils étaient déjà dans la place, autant dire que ce qui s’est produit c’est un nivellement par le bas. De fait, ce déséquilibre mortifère se maintient avec la bénédiction des  autorités européennes, interdit toute amélioration collective et renforce l’hostilité des peuples de l’Ouest vis-à-vis de ceux de l’Est, ajoutons y l’émigration vers l’Ouest des damnés de la terre et l’accueil des frères de l’Est vire purement et simplement à la xénophobie. Et se sont-ils tournés vers nous en définitive ? Même pas, ils nous prennent ce qu’il y a à prendre et pour le reste ils s’en remettent aux Américains. Il y a donc une divergence fondamentale et irréductible d’intérêts entre les Européens de l’Ouest et de l’Est, mais est-ce vraiment une surprise après cinquante de libéralisme pour les uns et de communisme pour les autres ?

Et la crise financière américaine vint frapper à notre porte. Passons sur la gestion de la première partie de la crise qui a permis de sauver temporairement le système financier tout en chantant « merci à l’euro pour nous avoir protégés », mais en aggravant sévèrement la dette publique dans tous les États occidentaux, car nous ne pouvons plus revenir en arrière. La phase 2, pilotée par la commission européenne - avec la bénédiction des nos dirigeants - consiste à réduire massivement et rapidement la dette publique en démantelant ce qui reste des États, ce n’est pas vraiment étonnant, car le processus européen consiste en fait depuis le début à dépouiller les États de leurs compétences au profit de la superstructure européenne. Seulement voilà, l’UE ne produit rien, alors que les États si (éducation, infrastructures, sécurité, défense, justice,…), et mieux encore l’EU ne dispose que des États pour mettre en application ses réglementations et ses directives, autant dire que l’UE en exigeant purement et simplement le suicide collectif de ses États membres programme le sien sans même s’en apercevoir. Et pourquoi l’UE ne peut -elle pas se passer des États ? Parce que le processus de régionalisation qui est en réalité une fragmentation  des États est loin d’être terminé, notamment en France où il est bloqué pour des raisons de politique interne (la Gauche tient les régions et la Droite tient l’État). Autre conséquence, toutes ces mesures, si tant est qu’elles permettent de diminuer la dette publique ce qui va probablement être démenti dans les mois et les années qui viennent  (l’évolution de la situation grecque est déjà assez éclairante à ce propos), vont assurément entraîner une déflation généralisée au sein de l’UE, ce qui aura pour effet de diminuer globalement la capacité de financement public  c'est-à-dire faire fondre le principal ingrédient de la cohésion, et par là même ce qui est nécessaire pour le fonctionnement de l’UE. Cette situation ressemblera à s'y méprendre à celle de l’Union Soviétique à la fin des années quatre-vingt. L’autre aspect de la crise financière qui  n’est pas assez souligné, c’est le basculement du monde ou le passage pour l’Occident de la situation de créancier jusque dans les années 90 à débiteur aujourd’hui et dans les décennies à venir. Pour la première fois depuis 500 ans le rapport de force entre l’Occident et le reste du monde s’est inversé non seulement au plan financier, mais aussi au plan industriel et bientôt des connaissances. Nous sommes désormais à la merci de puissances ré-émergentes (Chine,  Inde et orient en général dans un premier temps, Brésil et Russie un peu plus tard) qui ne se priveront pas de chercher à nous croquer par appartements, et on peut les comprendre, car ce ne sera pour elles qu’un juste retour des choses après avoir subi les affres de la colonisation et du pillage des siècles passés.  De fait, la liberté de l’Occident est en train de se dissoudre peu à peu dans la crise financière et les délocalisations ce qui rend possible la survenue et le succès de perturbations agressives venant de l’extérieur.  

Comme la démontré François ASSELINEAU auquel je vous renvoie pour les détails, la construction européenne découle d’abord de la volonté et de l’impulsion des USA avant d’être une idée européenne. Tous les présidents américains ont publiquement encouragé les Européens à se regrouper et à s’élargir, et aussi accessoirement à entrer dans l’OTAN qui bizarrement existe toujours vingt ans après la disparition de la menace soviétique. Plus discrètement, ils ont financé et formé la plus grande partie des élites européennes qui ont mené cette construction, dont certaines via des institutions gérées par leurs services secrets. Mais pourquoi ont-ils fait ça et pourquoi insistent-ils tant pour que la Turquie intègre l’UE ? Tout simplement en vertu de la stratégie de l’autoblocage qui a pour conséquence admirable que toutes les décisions sur lesquelles les Européens se mettent d’accord sont et ne peuvent aller que dans le sens intérêts américains. Alors qu’en dehors d’UE sclérosée chaque pays serait un électron libre comme l’a montré brillamment De Gaulle en son temps, à l’intérieur de cette l’Europe il est enchaîné et obligé de s’en remettre à l’extérieur, c’est le coup du syndic et nous sommes bien depuis 1945 sous un protectorat américain qui ne cesse de se renforcer. Aujourd’hui les USA ont eux aussi de graves problèmes économiques et financiers, ce n’est pas nouveau pour eux, mais cette fois la contrepartie est la réémergence au plus haut niveau de puissances millénaires qui vont les contraindre à abandonner un privilège monétaire qui contribue en grande partie à leur hégémonie depuis soixante-cinq ans. Le déclassement inéluctable du dollar à moyen terme est synonyme de relégation de la puissance américaine. Les USA vont donc être atteint à leur tour du syndrome de l’Union Soviétique et devoir choisir entre réduire sévèrement la voilure de l’Empire qu’ils ne pourront plus financer par la machine à dollars c'est-à-dire faire payer les autres ou prendre le risque de la désintégration totale, nul doute qu’avertis par les enseignements de l’Histoire ils prendront la bonne option, mais quoiqu’il arrive leur emprise sur l’UE diminuera.

Les ressources naturelles (énergie, minerais, terres arables…) sont les éléments incontournables sur lesquels les sociétés humaines doivent s’appuyer pour maintenir leur entropie. L’Europe est aujourd’hui le continent le moins bien doté en ressources naturelles parce qu’il est le plus petit et celui sur lequel l’exploitation a été poussée jusqu’à l’épuisement, ce qui la met en première ligne et la rend extrêmement  vulnérable. De l’autre côté, la croissance mondiale des 40 dernières années nous amène à atteindre inéluctablement et rapidement les limites de la planète dans tous les domaines. En premier lieu, la crise de l’énergie a déjà commencé avec la survenue annoncée du pic de production de pétrole au début de cette décennie, or l’énergie est ce qui permet d’agir sur le monde et d’accéder aux autres ressources donc de prodiguer l’abondance. Nous pouvons également  ajouter à ce tableau morose la crise des ressources halieutiques dont dépend une partie significative de l’humanité et l’extrême difficulté d’accès aux matériaux rares - car détenus pour une grande partie par les pays ré-émergents  - devenus indispensables aux nouvelles technologies. Pour l’Europe le constat est sans appel : avec la chute de production des gisements de la mer du Nord depuis 10 ans, nous sommes de plus en plus dépendants du gaz de Russie et du pétrole du Moyen-Orient, ce qui aura pour conséquence tragique que l’Europe va devenir de plus en plus un enjeu de pouvoir entre la Russie qui relève la tête et les USA sur le déclin en particulier sur l’ancienne aire d’influence soviétique et un objet de désordre et de chantage pour les pays du Moyen-Orient via des communautés musulmanes immigrées importantes et agitées. D’autre part la pénurie relative de l’énergie dont tout dépend, touchera plus tôt et plus fortement l’Europe et aura pour conséquence nécessaire la relocalisation des économies autrement dit un repliement généralisé sur soi, ce qui est une trajectoire exactement inverse à celle de la construction européenne depuis 60 ans. Chacun peut en effet facilement constater qu’il est beaucoup plus facile quoique jamais évident de partager un gâteau dont la taille augmente - ce que nous avons vécu - qu’un autre qui décroit voire stagne - ce qui nous attend - comme l’illustrent très bien les difficultés de la pêche et de l’agriculture, de la réduction de l’endettement public et de la réforme des retraites.

Résumons-nous : une zone euro qui corsète ses États membres et aggrave ses tensions internes, un élargissement à l’Est qui siphonne l’Ouest et notamment la zone euro, un affaiblissement des États imposé par l’UE pour régler la dette publique sans régions assez fortes pour les remplacer, une crise financière et économique qui n’en finit pas pour cause de déflation organisée, des Américains occupés à résoudre des problèmes vitaux au lieu de nous serrer, une crise énergétique qui ne peut entraîner qu’un repliement sur soi, que peut-il arriver sous peu ? C’est très simple : ça sera  la désintégration des États à faible cohésion et économiquement exsangues (Belgique, Espagne voire Royaume-Uni) suivie d’un coup d’arrêt de la construction européenne puis  d’un retour en arrière (démantèlement en catastrophe de la zone euro pour donner de l’oxygène aux plus mal en point), puis de la reprise de leurs billes par les États contributeurs nets pour soulager leur dette (France et Allemagne, entre autres)  et  donc la dissolution implicite de l’EU comme ça s’est produit pour l’Union Soviétique. Cela sera d’autant plus facile à faire que les peuples déjà très remontés contre l’UE ne la pleureront quand il s’agira de sauver leurs intérêts. Et cela se fera selon l’adage bien connu : quand c’est sauve-qui-peut, c’est chacun pour soi.

Entre l’apogée de l’Empire Soviétique et sa chute, il ne s’est écoulé qu’une dizaine d’années, ça ne devrait prendre guère  plus de temps  pour l’Union européenne. 

Epapel 

 
nvoyez un courrier électronique à rene.thirion@wallonie2011.eu pour toute question ou remarque concernant ce site Web.right © 2011 René G. Thirion

Dernière modification : 08 janvier 2012