Ce débat ,animé par le recteur Benoit Hons,
avait pour protagonistes, Christian Behrendt
professeur de droit constitutionnel de
l’Université de Liège, Michel Hermans
Professeur de politiques de la
mondialisation et de la communication à
HEC-Ecole de Gestion de l’Université de
Liège, Vincent Laborderie, Vice-président de
BPlus mouvement pour une Belgique fédérale
et Paul-Henry Gendebien, Coprésident du
Rassemblement Wallonie-France.
Les interventions se firent sur deux temps.
Quel est l’état actuel politique du pays au
moment où les négociations sur la formation
d’un nouveau gouvernement et la volonté de
diminuer le rôle de l’état fédéral au
profit des régions ou de communautés, c’est
selon.
Ensuite, quel avenir pour le pays ? Un
fédéralisme modifié ? Une séparation au
profit d’un wallobrux minibelgique continuée
sans la Flandre ? Une séparation et un
rattachement à la France ? |
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Rendre le contenu de ce riche débat
intéressant et captivant est impossible ;
aussi me contenterais-je de donner quelques
interventions qui m’ont frappées.
Christian Behrendt a abordé le problème de
la scission BHV en le décrivant comme le
« diamant » des francophones. Un petit
rappel historique rappela que cette scission
faite sans contrepartie définirait
changerait définitivement la frontière
linguistique en frontière d’état. C’est
pourquoi l la Flandre devient de plus en
plus pressante.
Bien sûr, comme il le fit remarquer plus
tard, l’on pourrait accepter un financement
en échange mais cela correspondrait alors en
la vente de cette frontière. BHV, dans
l’état actuel des choses est donc, si j’ai
bien saisi la nuance, le pont entre les
régions qui préservent encore l’unité de la
Belgique.
Vincent Laborderie eut cette affirmation
étonnante. Donner la scission de BHV aux
Flamands assurerait l’unité et l’entente
dans le royaume. Il faut dire que ce
Français installé en Belgique ne voulu pas
se présenter un partisan politique mais en
chercheur universitaire. |
Ce fut une faute, car comme le fit remarquer
Monsieur Behrendt, il aurait accepté
n’importe quelle opinion politique dont il
n’avait pas à juger le contenu. Mais en tant
qu’universitaire, il souligna le côté
approximatif de son intervention basée sur
des sondages, ce qui n’est nullement l’outil
d’un chercheur sérieux.
Michel Hermans lui rappela notamment
l’importance des enjeux économiques avec un
gouvernement en affaires courantes. Il
souligne que le pays peut supporter
d’attendre encore un certain temps pour la
formation d’un gouvernement mais qu’il y
aurait des licenciements fin décembre à
cause de la non attribution de subsides,
notamment.
Vint ensuite l’intervention très bien étayée
de Paul-Henry Gendebien qui rappela le
pourrissement d’un état en mort clinique,
d’une incapacité aux deux communautés de
vivre encore ensemble. Il souligna qu’Elio
Di Rupo continuait à jouer un jeu électoral
en favorisant tour à tour les trois
possibilités offertes.
D’accord pour une modification de la
constitution en faveur des régions, prêt à
un plan « B » qui n’est pas encore
développé, et enfin en prenant des contacts
avec les socialistes français au cas où … Du
tout et n’importe quoi. |
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Pour l’avenir, Vincent Laborie affirma sa
foi dans le fédéralisme continuateur de la
belgique, Michel Hermans pense que si
séparation il y a, cela prendra un certain
temps.
Christian Berendt parle en exemple de la
scission tchécoslovaque, dite partition de
velours, pour laquelle il avait fallu de
nombreux accords avant qu’elle aboutisse et
que ceux- ci comprenaient quelque 22.000
pages de textes juridiques. Il pense donc
que pour une séparation en douceur et la
convention de partage, il faudrait près de 5
ans pour y arriver.
Paul-Henry Gendebien explique qu’à son
ancienne revendication autonomiste, la
Flandre a ajouté récemment un souverainisme
économique et fiscal porté par les
organisations patronales (VOKA, UNIZO...).
Qu’en constatant l'impuissance belge devant
les effets pervers de la mondialisation et
pressentant les carences croissantes de
l'Union européenne, la Flandre a déjà rompu
avec le pacte fédéral des années 80 et se
prépare à compter pour l'essentiel sur ses
propres forces. Quant à l'énormité de notre
dette globale et de nos déficits annuels,
elle attise le risque d'attaques
spéculatives.
Paul-Henry Gendebien affirme que Les
consultations royales successives, les
caucus - de haut niveau ou pas - la
prolongation des affaires courantes en
affaires fuyantes, rien de tout cela ne
ressuscitera un Etat fédéral digne de ce
nom. |
Enfin il conclut par une pensée de Karl
Marx, « les hommes font l’histoire mais ils ne
savent pas l’histoire qu’ils font ». en rappelant
que la révolution belge en 1830 avait démarré d’un
opéra donné à Bruxelles, alors que dans
l’après-midi, si l’on avait interrogé les
Bruxellois, l’on n’en aurait trouvé aucun pour
prédire ce mouvement spontané.
Comme quoi, la situation actuelle est incertaine et
peut sombrer dans le chaos beaucoup plus rapidement
que nos politiques pourraient le croire !
Ces interventions furent suivies par un public
nombreux et très attentif. Normal, le sujet
intéresse les citoyens conscients que leur avenir
est en train de se jouer et les orateurs furent très
brillants !
Pour en savoir un peu plus sur la vision de
Paul-Henry Gendebien,
cliquez sur ce lien !
René G.
Thirion