Wallonie
2010
"Forcer l'Avenir - Rejoindre la France"
Prendre le taureau par les cornes
L'éveil de la Wallonie
Discours d'Ernest Glinne
au Conseil communal de Courcelles pour annoncer qu'il siègerait désormais comme
membre RWF
Il me semble maintenant qu'ajouter du
temps au temps importe beaucoup moins pour moi que le dépôt sur mon parcours, à
un âge avancé, d'une pierre de pèlerin.
Sans faire de leçon à personne en ce
lieu, il se fait que j’aime profondément mon pays, la Wallonie, à la manière
dont Jaurès aimait le sien, qui a d'ailleurs toujours aussi été le mien. Un peu
d'internationalisme éloigne du sol natal; beaucoup d'Internationalisme y ramène.
Je ne crois plus du tout à
l'acceptabilité de l'Etat belge et des mensonges triomphants qui passent encore
sous ses plafonds en lézardes.
Il me FAUT choisir. Et le peuple de
Flandre doit être pour moi désormais un bon voisin si possible, respecté dans la
mesure du respectable, mais celles et ceux qu'il élit en trop grande force ne
peuvent plus être des compatriotes dominants.
Le refus d'un système de type colonial
imposé aux Wallons m’est personnellement indispensable, sans attendre un jour de
plus, aux niveaux ou je suis une portion de l'âme wallonne.
J'abandonne donc - avec une certaine
tristesse - mon appartenance au groupe ECOLO et je renonce donc aux mandats
dérivés de ma qualité de conseiller municipal. Je remercie ces compagnons dont
les luttes HORS DE LA STRUCTURE D'ETAT BELGICAINE resteront les miennes : je
n'aurai pas à m'y associer puisque essentiellement, les objectifs en sont et
resteront les miens.
C'est en homme de gauche que j'agis.
En partisan de la République, en enfant
des corons qui ont fait le paysage d'affection du Nord cher à Bachelet le
chanteur des houillères, et aussi l'image de Carmeaux, haut lieu du minerai de
fer, si cher à Jaurès.
En enfant écarté du peuple de France et
de son monde du travail par la géopolitique, mais « proche » - au sens familial
- de ce peuple par rapport auquel les Wallons sont encore - provisoirement - des
cousins non intégrés.
En citoyen aussi d'une Europe qui a
besoin de patries cohérentes en leur sein pour être convergentes et associées
dans leur destin.
En multilingue qui sait qu'on ne perçoit
bien les cultures d'ailleurs qu'en valorisant d'abord et avant tout la sienne,
en l'occurrence en passant par la francophonie répartie sur plusieurs
continents.
Je siégerai ici dorénavant comme
représentant du Rassemblement Wallonie-France. Dans un respect à l'égard de tous
et en appuyant mes actes sur des convictions socialistes et laïques
inébranlables.
Les valeurs socialistes sont toujours
excellentes à mes yeux, dans le cœur de celles et ceux qui les vivent réellement
hors des pièges de l'instrumentalisation.
La laïcité, quant à elle, est
indispensable dans des sociétés contaminées par trop de ghettos, de replis et de
cloisons et par une montée des fondamentalismes.
La loi française du 9 décembre 1905
instaurant, pour le bien commun, la séparation de la République et des cultes,
dans le respect non subsidiant des options religieuses et philosophiques
personnelles et démocratiquement associées, est et sera ma référence.