Quand les Flamands montrent leur patience pour arriver à
leurs fins
Pour arriver à avoir un de leurs au poste de 1er
ministre à l’État fédéral alors que la représentation
majoritaire gouvernementale devait donner pour une fois
un 1er ministre wallon (Didier Reynders, si
Di Rupo et Milquet l’avaient voulu), ils ont collé une
nounou communautaire à Yves Leterme, lui permettant
ainsi de faire un peu illusion.
La nounou (qui devrait faire peur à tout wallon),
Zean-Luc Dehaene, le bulldozer pour les journalistes,
mais le pitbull pour les francophones, a trouvé une
solution pour essayer d’arriver aux élections de 2011
sans querelle communautaire, reporter la scission de
BHV.
Pour lui rien de plus simple, la question devrait être
traitée lors d’une prochaine négociation gouvernementale
(donc après les élections de 2011), les Flamands
acceptant ce report au lieu de faire passer en force une
loi au Parlement fédéral, à condition que les
« francophones » s’engagent à des transferts massifs de
compétence concernant l’emploi, la santé, la politique
familiale, la fonction publique et la justice.
Bien entendu, cette acceptation aurait l’avantage de ne
pas causer une chute gouvernementale avant ou lors de la
présidence belge à l’Europe et engagerait les partis
politiques à une scission qui irait bien au-delà du cas
de Bruxelles-Halle-Vilvorde puisqu’il s’agirait alors de
dépecer le reste de solidarité nationale au profit de la
région la plus forte, la Flandre au détriment d’un
Wallobrux anémique ou de la Région Wallonne déjà souvent
passée sous le joug exigeant du maître flamand.
Tant mieux diront certains indépendantistes,
régionalistes ou rattachistes. La Wallonie en état
d’infériorité certaine irait vers un état de délabrement
tel que la paupérisation d’un grand nombre de ces
citoyens conduirait à l’éclatement définitif de l’État
fédéral.
C’est la stratégie de la terre brûlée. C’est plonger
dans la précarisation extrême un maximum de familles.
C’est attendre le grand tremblement de terre en se
disant que tout étant détruit, l’on va pouvoir
reconstruire.
Reconstruire comment ? Avec quoi ? Peu importe,
diront-ils, nous retrouverons la liberté espérée.
Nous ne pouvons être de ceux qui appellent le malheur
sur la tête de nos concitoyens. Il faut maintenant que
la situation évolue rapidement vers une séparation et un
rattachement à la France, seule possibilité d’avenir
pour notre région . La fermeture d’Opel d’Antwerpen
montre bien que les petits pays n’ont plus aucune
défense contre les dirigeants de multinationales et de
pays plus importants.
Quand un Albert II, dans ses vœux, parle du rayonnement
de la Belgique, il trompe ceux qu’il appelle ses sujets.
Il y a belle lurette que la Belgique s’engouffre dans
l’appauvrissement industriel, économique et financier.
Le rayonnement du début du début du XXème siècle est en
voie d'extinction !
Nous devons donc plus que jamais faire passer nos idées
dans le grand public, lui ouvrir les yeux sur la
catastrophe annoncée si nous continuons la marche vers
le précipice en moutons de Panurge.
Nous devons critiquer sans ménagement tous
les politiques godillots et les pousser à la
prise de conscience qui précède la révolte
nécessaire. À l’inverse, quelles que soient
nos opinions politiques, nous devons les
encourager dès qu’ils manifestent une
volonté de changer cet ordre établi qui nous
paralyse.
Nous devons quitter ce navire qui prend eau
de toute part avant que nous ne soyons au
fond de l’océan.
Mais pour en revenir au plan « génial » de
la nounou, il ne doit pas croire qu’il va
réussir à le faire passer. Opposition des
« francophones » ? Non, mais l’électorat
flamand a tellement été poussé par ses
partis régionaux à l’idée d’une autonomie
salvatrice, qu’il risque d’exercer une
pression sur ses représentants politiques,
jugeant que ne pas voter la loi le plus vite
possible sur la scission est un renoncement,
sinon une trahison. Et comme le jeu
électoral consiste à faire mieux que les
concurrents, il y aura toujours une
surenchère.
La crise gouvernementale risque donc de
provenir des Flamands alors que leur intérêt va
dans le sens d’un maintien d’un État fédéral
dont ils sont pratiquement les maîtres
absolus ! |
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Les prochaines semaines risquent d’être très chaudes
malgré le consensus mou désiré par nos gouvernants !
René G. Thirion |