300
jours sans gouvernement ?
Un
chiffre rond pour un pays qui tourne carré
Un média alternatif français pose les
questions suivantes au coprésident
du RWF
Laurent Brogniet sur la crise belge à
l'occasion du 300ème jour sans gouvernement.
En primeur, voici ses réponses.
300 jours sans gouvernement, et la Belgique
ne semble pas plus mal se porter que cela.
La Belgique est elle encore une réalité ?
A dire vrai, la crise dure depuis bien plus
longtemps. Le gouvernement est en affaires
courantes depuis le 26 avril 2010, date de
la démission de M. Leterme. Il n'y a même
plus de gouvernement de plein exercice
depuis 2007, hormis les gouvernements
transitoires de MM. Van Rompuy et
Verhofstadt (quelques mois en tout). C'est
dire la gravité de la crise que traverse la
Belgique.
Le dernier sondage indique que la Flandre se
radicalise suite au blocage des négociations
d'une énième réforme de l'État. Désormais,
50% des Flamands sont prêts à voter pour un
des partis indépendantistes.
Le rattachement de la Wallonie à la France
est il techniquement, juridiquement,
politiquement, humainement, sociologiquement
possible ?
Bien sûr. Il existe des précédents comme la
réunification allemande. Il était bien plus
ardu de fondre le droit communiste et
l'économie d'État de l'ex-RDA dans
l'Allemagne fédérale de M. Kohl. Il y aura
évidemment des dispositions transitoires qui
faciliteront l'intégration de la Wallonie et
de Bruxelles, si elle le désire, comme
régions de France à part entière. |
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Qu'aurait à gagner la France en intégrant la Wallonie ?
La France augmenterait pacifiquement son territoire et
sa population, ce qui équilibrerait son poids dans le
cadre de l'axe franco-allemand, moteur de l'Union
européenne. Elle agrandirait son marché intérieur. Plus
présente au Nord, elle créerait davantage de synergies
avec l'Allemagne et la riche zone du Benelux (ndlr :
un Benelux qui sera rebaptisé Flanelux). Il faut
savoir que la France détient déjà 40% de l'économie
wallonne.
Les Wallons sont-ils de plus en plus nombreux à être
favorables à un rapprochement, ou un rattachement à la
France ou bien n'est ce qu'une utopie d'une petite
minorité ?
Divers sondages officiels (notamment IFOP, juillet 2008)
montrent que les Wallons sont sensibles à cette option,
seulement en cas de disparition de l'État belge.
Le taux évolue, au gré de l'actualité, entre plus de 20%
et 50% d'avis favorables.
Le R.W.F. qui porte l'idée à chaque scrutin ne
recueille, il est vrai, que 2% des voix.
Il existe plusieurs raisons à ce relatif insuccès : de
nombreux députés favorables à nos idées préfèrent la
rente des partis en place plutôt que de rejoindre le
R.W.F. qui n'a aucun mandat à proposer. Citons comme
rattachistes au PS, parmi bien d'autres, Claude
Eerdekens, ancien chef de groupe au Parlement, et Robert
Colignon, ancien Ministre président de la Wallonie.
Au MR (équivalent de l'UMP), Daniel Bacquelaine a
recueilli... 45% des voix lors de l'élection à la
présidence de son parti. Ensuite, il y a le verrouillage
de médias comme la chaîne publique RTBF contrôlée par le
PS. Le débat politique ouvert et pluraliste, comme il
existe malgré tout en France, est impensable en Belgique
francophone. Un exemple : en période électorale, seuls
les partis représentés au Parlement ont droit à la
parole ! Mais les événements qui s'accélèrent, le fossé
qui se creuse entre Flamands et francophones pourraient
entraîner une progression substantielle du R.W.F. aux
prochaines élections.
Si la Belgique parvient encore à en
organiser...
9 avril 2011 - Source:
site officiel du RWF |