Un mot de Gilbert Collard sur les réactions
que la publication d’un sondage sur les
intentions de vote lors de l’élection
présidentielle de 2012. Comme toujours un
texte vivifiant sur la société politique et
les médias français. Il est publié avec
l’autorisation de l’auteur. Qu’il en soit
chaleureusement remercié !
Un sondage qui place Marine Le Pen en tête
devant Nicolas Sarkozy, puis, après un
repêchage en eau sondagière qui la place
toujours en tête, c’est inacceptable,
intolérable !
Il n’est donc de bons sondages que ceux qui
confirment l’équilibre entre les
« mastodontes des pouvoirs », en un mot
la vieille noblesse politique enracinée dans
le terroir des urnes depuis des lustres, la
droite de Sarkozy et la gauche de Martine
Aubry.
Un coup de vent qui déplace les
organisations rhumatisantes de
l’accaparement de la vie politique par les
professionnels satisfaits de leurs échanges
convenus dans la distribution des pouvoirs
et c’est la terreur dans le thermomètre ! |
Ségolène Royal, dont la balise de détresse n’émettait plus aucun signal, clignote un désespéré : « les sondages font partie de la manipulation de l’opinion. »
Ce cher Mélanchon, le musicien populaire des fêtes à bretelles d’antan, troque l’accordéon pour le pipo et sifflote un : « c’est une opération de pipo purement commerciale ! »
Pour Fillon, le raide, «c’est un sondage douteux ».
Pour Jean-Louis Bianco, l’énarque néologiste, c’est l’occasion de dénoncer la «sondocratie » et de réclamer une loi ! Une loi de plus dans le pays où l’on n’applique plus les lois…
La vérité c’est qu’ils sont tous des sonnés du sondage. Ils ne voient même pas que la commission des sondages n’a rien trouvé à redire sur la méthodologie de l’enquête !
Alors que signifient ces réactions de mauvais perdants ?
· Que « le peuple » n’est fréquentable que lorsqu’il donne raison à l’establishement.
· Le peuple appartient à cet establishement
· Le peuple doit obligatoirement jouer le jeu, s’extasier et s’exprimer toujours de la même manière de façon que dure un système politique de propriétaires connivents.
Il y a quelque chose de fort dans le refus agité de ce sondage : c’est le refus de la réalité, le refus d’entendre, le refus du refus !
L’ auteur
Gilbert Collard est avocat au Barreau de Marseille, ancien secrétaire de la conférence et Chevalier des Arts et Lettres. Il est Président du MOSC (Mouvement pour l’Organisation de la Société Civile.
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