Comme toujours une réflexion
excellente de Maître Collard.
Loin de la pensée unique qui
prévaut généralement. Je pense
que ce texte peut s'adresser au
gouvernement démissionnaire en
affaires courantes qui a décidé
d'envoyer les avions belges au
combat avant même d'avoir obtenu
l'accord du Parlement belge.
Comme dans une monarchie
bananière !
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L'Alibi
La protection des populations civiles en
Libye me semble, de plus en plus, un alibi.
Chacun y va chercher son heure de gloire
facile, même s’il n’existe pas d’opération
militaire sans risque. Mais les forces en
présence sont quelque peu
disproportionnées... C’est le moins qu’on
puisse dire ! |
! |
Que diable sommes –nous allé faire en cette galère ? Sauver, en samaritain sélectif, les opposants à Kadhafi, à la demande première de Bernard Henry Lévy, qui a su convaincre Nicolas Sarkozy de revêtir l’armure de Bayard pour sortir de son Roncevaux politique. Nous avons un chef de guerre, maintenant, qui a déterré le tomawak américain pour scalper la tyrannie ! Aux urnes funéraires !
Au nom de la morale, il fallait intervenir en Libye. Je suis d’accord, scouts scalpeurs de tous les pays unissez-vous contre tous les tyrans du monde, n’en laissez aucun tranquille, ni ici, ni là, choisissez vos morts. Le problème, c’est qu’on est très sélectifs dans le choix des tyrans à tuer et des peuples à sauver. La Tchétchénie, le Tibet, les chiites en pays sunnites, les Palestiniens en territoires occupés, les chrétiens persécutés au Moyen-Orient, on s’en fout !
Kadhafi, il y a longtemps qu’on aurait dû le mettre au banc des nations. Aujourd’hui, fallait-il se laisser entrainer dans cette guerre dont le but doit être l’élimination physique du fou ? On ne sait même pas qui se cache derrière le conseil de transition. Les Américains, eux-mêmes, se posent des questions. La ligue Arabe conteste les méthodes de la coalition, Washington cultive l’ambigüité sur son rôle et veut se retirer très vite, plusieurs pays réclament un commandement unifié sous l’égide de l’OTAN...
Et que se passera-t-il dans quelques jours si le fou, comme le canard de l’histoire, est toujours là ?
Si le scalpel de la frappe chirurgicale dévie ?
Si le conflit s’enlise ? Si la guerre totale s’installe ?
Si des morts s’entassent sous les bombes des beaux avions de la démocratie guerrière ?
S’il faut aller sur le terrain pour tuer ?
Si le terrorisme frappe ?
L’ auteur
Gilbert Collard est avocat au Barreau de Marseille, ancien secrétaire de la conférence et Chevalier des Arts et Lettres. Il est Président du MOSC (Mouvement pour l’Organisation de la Société Civile.
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