Wallonie 2010

"Forcer l'Avenir - Rejoindre la France"
 

 
 
 

Prendre le taureau par les cornes



L'éveil de la Wallonie










 

 


Le commerce de la vertu
par Gilbert Collard

On se fait encore engueuler ! 

 Tout va très bien madame la marquise. Pour Nathalie Kosciusko Morizet et Caroline Fourest, la morale est sauve, ne parlons plus de DSK et du ministre pédophile qui trousserait, en toute impunité, des mineurs marocains, prostitués de la pauvreté, dans le silence criminel de nos autorités républicaines. Affaire qui, si elle se révèle vraie, obligera plus d’un marchand de morale républicaine à rendre la fausse monnaie.

Attendons…  Tout va très bien, puisqu’‘il y  a le Front national, le hideux Front croupissant de honteux Français,  qu’il suffit d’attaquer pour être du côté des honnêtes gens républicains, de l’autocongratulation démocratique, de l’autocélébration vertueuse. Que Tapie ait combattu le Front national change t’il Tapie ? Qu’il soit l’ami du président de la République, comme Jack Lang et d’autres, nous dispense-t-il  de penser que qui se ressemble s’assemble ?

!

Oui, on n’a pas le droit de le penser ! Pourquoi ? Parce qu’ils dénoncent tous le Front Mariniste ; ils constituent la digue, la gigue morale contre une jeune femme moderne qui menace la boutique où se gavent les rentiers d’un système à bout d’arguments, mais pas de haine médisante et complice. Si, madame KM ne m’avait point cité dans un article du Figaro, je ne me serais pas autorisé à écrire, vu que je n’appartiens pas au Front national. En utilisant mon nom, elle m’ouvre un droit de réponse sur ce modeste Blog, n’ayant, dans notre « démocratie d’opinion », aucun autre moyen de m’exprimer, le Figaro Magazine ne m’ouvrant pas ses colonnes d’hercule médiatiques.

En effet, me voilà avec d’autres, blessé au front, cité à l’ordre de la réprobation française, nouvelle décoration distribuée par les grands chanceliers de la quarantaine républicaine. Me voilà titulaire, avec 20% de Français, de la breloque bactériologique ! Cette distribution est, dans l’ordre de la discrimination politique, une particularité des régimes totalitaires, qui recherchent toujours le bouc émissaire.  On a accepté l’évolution du parti communiste, sans sourciller de la faucille et du marteau, mais pour rien au monde, madame Kosciusko-Morizet ne veut accepter l’évolution du Front national. Ce serait trop dangereux pour les accrochés au pouvoir qui risqueraient, jetés hors du confort de leur connivence, de perdre leur pérennité institutionnelle !

Avant de répondre à la bourgeoise, je vous annonce qu’on va drôlement se marrer quand on connaîtra le nom de son nègre… Patience, tout vient à point à qui sait attendre pour rigoler ! Le rire se mange froid.

 Alors que dit-elle dans sa prose, madame de bienfilatre, à ses ouailles aux oreilles sensibles? D’abord que « Marine Le Pen et le Front, c’est le contraire de l’identité française, ce front est antinational. » Voilà, le bureau de l’identité française est rouvert. Madame a  son tampon, elle tamponne à coup d’exclusion d’identité. Elle crée le délit de faciès politique ! Celles et ceux qui adhérent à Marine, collectivement, de loin, de près, n’ont pas d’identité française ; ils sont contre la nation… Nous voilà des apatrides politiques. Je croyais naïvement que la liberté d’expression, dans le respect des lois, n’était pas une cause de déchéance de l’identité française ?   Et comme il faut la posture belle pour asséner de telles exclusions, elle ajoute qu’elle « refuse de se compromettre », « qu’elle voterait socialiste plutôt que FN. » 

Elle refuse de se compromettre ? Que Patrick Buisson, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy,  soit un ancien journaliste de Minute, qu’il ait soutenu ouvertement Jean Marie Le Pen, que Nicolas Sarkozy reconnaisse qu’il lui doit son élection ne la compromet pas dans sa virginité virale ! Que Gérard Longuet, Patrick Devedjian, Novelli, soient des anciens d’occident, mouvement d’extrême extrême droite, que Brice Hortefeux soit condamné pour des propos racistes n’entache pas sa blanche hermine ? Elle porte sur la conscience un sacré préservatif politique la pudibonde.

Que Nicolas Sarkozy ait été élu, entre autres, avec les voix «  crapuleuses » des électeurs du Front national, qu’il cherche à les séduire par un recocufiage, ne fait pas moins d’elle une ministre sans compromission portée au pouvoir par les mains sales qui ne sont propres que pour l’asseoir dans un fauteuil… Qu’importe, elle a sa petite lessiveuse portative : s’il le fallait, n’écoutant que son courage, un soir de brume électorale, elle voterait socialiste, c’est-à-dire, sans vergogne, éventuellement pour DSK, pour Aubry et ses trente-cinq heures, pour Hollande, pour Royal, pour les accords du PS avec Mélenchon, pour des ministres écolos. On s’entend si bien entre amis.

Elle a pu apprécier le Besson d’aujourd'hui Caïn du Besson d’hier. Lui avait le droit de changer… Elle propose une solution pour attester de l’évolution de Marine : le parricide ! Marine devrait exclure son propre père du Front national, celui-là même dont Nathalie concède qu’il était « dans le folklore », « dans l’excès verbal », « largement débordé par les mégrétistes ». Et voilà que Jean Marie deviendrait plus fréquentable que Marine, lui un « idéologue sonore », elle «  une idéologue de fer », « plus radicale », que l’ancien ! Donc, c’est le père qui devrait exclure la fille…    La preuve de son imposture selon la plumitive ? Marine aurait mis vingt ans de vie politique pour concéder l’horreur de la Shoah. C’est faux !

Devant le mensonge de cette affirmation, une alternative : ou la vertueuse n’a pas lu les livres de sa proie de papier, ce qui discrédite son ouvrage d’une façon rédhibitoire, ou elle les a lus, et omet volontairement de dire la vérité, ce qui la classe dans la catégorie des intellectuels malhonnêtes. En effet, en 2006, dans son livre, « A contre flots », publié chez Granchet,  Marine Le Pen a écrit : «  Lorsqu’ ‘on me traite de nazi, c’est pour moi l’incompréhension. Je ne me suis jamais sentie et ne me sentirai jamais de point commun avec une idéologie avec laquelle on a envoyé des femmes et des enfants à une mort certaine, pas plus que je ne m’entends avec ceux qui la défendent. Déporter des femmes, des vieillards, des gosses, dans le but de les exterminer ne peut avoir de justification et démontre la barbarie absolue de ce système politique. » ( Pages 133 et 134)

On touche là, par l’ignominie du procédé, à quel point la diabolisation est du marketing politique, du commerce véreux sur la noblesse d’une cause.

Entre nous, Nathalie, pauvre petite fille riche, issue de la monarchie républicaine, fille de sénateur, ferait mieux de faire le ménage chez elle, en chassant de son plumeau de plume Gueant, Hortefeux, et Sarkozy, qui n’ayant rien fait pendant des années, essayent, par à coup brutaux, de rattraper le retard. Un maire demande le secours de l’armée pour rétablir l’ordre dans sa commune et la polytechnicienne pérore sur une poudrière enfermée dans son sac Chanel, pour diaboliser Marine Le Pen.

Mais, oui, Marine est le Diable, tout chez elle est diabolique, l’air qu’elle respire, les cigarettes qu’elle fume, les enfants qu’elle élève, les couleuvres qu’elle a dû avaler, qu’elle avale, l’amour du Pays, la défense forcément ringarde de la France, la défense de la préférence nationale, respectable quand le Front populaire l’avait prônée ; la condamnation de l’euro, que d'autres, forcément incritiquables, condamnent, tout comme elle, mais en étant pris au sérieux. Diabolique chez elle, la condamnation du racisme, de l’antisémitisme, acclamés quand c’est Jack Lang qui la psalmodie ; la condamnation de la double nationalité, forcement facteur d’écartèlement entre deux pays. Elle est le Diable, « même ce qui va mal lui permet de prospérer », selon l’écrivain des Carpates. Autant dire que le médecin qui veut soigner, sauver, prospère sur la maladie que les autorités sanitaires ont laissé s’installer…   Elle est le Diable, le diable bleu Marine ! Tellement que Nathalie sent l’ail. Elle est dans camp de l’aïoli politique !

Le plus drôle est de lire sous la plume à bec cornée de la perruche, cette sentence : « Lorsque vous êtes Français, vous êtes complètement Français avec tous les droits qui s’y attachent, toutes les protections qui existent et tous les devoirs qui en découlent. » 

Qui dit le contraire ! Elle aurait pu ajouter (c’est, sans doute un oubli ?) que, quand vous êtes étranger, en France, que vous travaillez, que vous obéissez aux  lois, que vous ne cambriolez pas le système social, que vous ne cherchez pas à imposer votre modèle culturel, religieux, que vous ne faites pas de la délinquance un gagne-fric, que vous respectez les valeurs de votre hôte, que vous ne répandez pas l’insécurité, vous devez bénéficier des droits et du respect de la Nation. Dans le cas contraire, vous méritez, sans lâcheté, l’application de la loi.

 Le dire, c’est diabolique ! Que ferait Nathalie si elle n’avait pas un Diable, pour s’asperger de sainteté ? Les nouvelles Jeanne D'Arc débarquent. Il faudrait être un sacré Cochon pour ne pas douter de leur virginité politique. Sous l’armure politicienne Nathalie en oublie même ses chromosomes puisqu’elle écrit -en connaisseuse ?- «  C’est très dangereux, cette vertu a priori que l’on accorde aux femmes. »

Il me semble voir sur le front de Nathalie un panneau : « attention, danger, risque de fausse vertu ! » 

L’ auteur

Gilbert Collard est avocat au Barreau de Marseille, ancien secrétaire de la conférence et Chevalier des Arts et Lettres. Il est Président du MOSC (Mouvement pour l’Organisation de la Société Civile).

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Dernière modification : 08 janvier 2012