C'est la sortie (des vacances) , c'est la rentrée (dans
la crise)
par
Gilbert Collard
Il faut avouer que ces
réflexions faites sur l'état
politique désastreux de la
France en cette période de
rentrée annonciatrice de
l'élection présidentielle de
2012, n'importe quel polémiste
belge pourrait émettre les mêmes
constats pour la belgique. Mais l'avantage de la
République sur notre pauvre
monarchie bananière est qu'elle
permet encore une certaine
liberté d'expression, bien que
déjà fortement entamée. Le cas
Zemmour en est l'illustration.
Mais trêve de commentaires et
laissons-nous aller au plaisir de
lire Maître Gilbert Collard
et sa verve !
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L’été est terminé, la parenthèse se referme
sur nous comme un étau, avec ses pinces
cruelles. On se réveille des mois de juillet
et d’août. La tempête a soufflé sous le
soleil de nos ensommeillements vacanciers.
L’Euro, monnaie mensonge, se meurt, unité
monétaire unique en son genre, qui n’a
produit aucune croissance et généré
seulement que de la dette, toujours de la
dette. |
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Pour sauver le système, plus précisément la crédibilité
de ses complices, on est pauvre, mais on va payer ; on
est endetté, 18OO milliards d’euros au moins, mais on va
se priver, on va souffrir sous le poids des charges, des
restrictions, de la vie plus dure, pour que les menteurs
tiennent le coup dans leurs mensonges jusqu’à l’élection
présidentielle.
On (qui on ? toujours les pauvres cons), donc, «on » va
devoir économiser 1 milliard d’euros en 2011 et en 2012,
11 milliards. Alors même que la Grèce ne tiendra pas ses
objectifs ; son sauvetage devient presque impossible !
Ce qui importe, c’est de faire une bonne figure qui
masque la trogne du croque-mort jusqu’à l’élection
présidentielle. … Mais quelle morale politique ont-ils
absorbée, depuis tant d’années, nos pseudo dirigeants,
pour conduire en état somnambulique le pays, au point de
n’avoir pas vu les dangers qui le menaçaient ?
On demeurera accueillant même si l’on ne peut plus
accueillir. On demeurera généreux, même si l’on n’a plus
un sou. On hébergera, même si l’on n’a plus un toit. Un
maire demandera de faire intervenir l’armée dans les
banlieues où règne les gangs, mais on a un chef d’Etat,
chef de guerre des boutons de télé, qui, « attend avec
impatience le voyage à Benghazi. », « Ça va être
énorme. », Claironne- t-il !
On sauvera le monde et ses printemps confus, même si
l’on ignore où mènent ces guerres ruineuses, forcément
morales, puisqu’elles chassent nos amis du passé, les
tyrans, devenus, de fréquentables, infréquentables. La
rhétorique des bons sentiments est imparable. L’enfer
politique est pavé de bonnes intentions électorales
prestigieuses.
Abdel Hakim Belhaj, aujourd’hui gouverneur militaire de
Tripoli, est un « ancien » djihadiste, militant
islamiste, adoubé par Baden, emprisonné, autrefois
recherché par la CIA ! Il aurait changé sous la barbe.
Pourquoi pas le père Noel ? Il accorde au monde une
interviewen L où la naïveté de l’intervieweur n’a
d’égale que la rouerie du personnage, qui serait un
Lincoln du désert ! Enfin, soyons optimistes, et
croyons que tout change, même les hommes qui par
conviction purgent des années de prison et subissent la
torture… Espérons-le aussi pour Israël, qui se sent
bien seul en ce moment… Le couvre –feu a été décrété à
Tunis. Que cache cet incendie qu’on essaye d’étouffer ?
Et pendant ce temps, on oublie la France, en situation
pré révolutionnaire, et les français qui triment,
s’épuisent, se cherchent une adresse dans la
mondialisation, de plus en plus étrangers dans leur
propre pays, obligés de subir un destin qu’on leur
interdit de choisir, obligés d’avoir honte d’eux-mêmes.
La propagande de la bien-pensance terrorise, le
mimétisme général enmoutonne les Français qui portent
le fardeau !
Le souci du réel va reprendre un jour, ses droits. Un
matin, je l’espère, on réconciliera notre réel, c’est à
dire notre passé, notre présent et notre futur.
Le réel d’aujourd’hui, que nos élites ne veulent pas
voir, c’est la vie, c’est une certaine rue religieuse et
provocante qui prie, c’est le travail difficile, c’est
le chômage, c’est la pauvreté, c’est l’insécurité ;c’est
Delanoë le fêtard qui fête, à la mairie de Paris, la
rupture du jeûne par les musulmans, sans se soucier des
Juifs, des chrétiens, des protestants, des autres, et
des athées, bafouant la laïcité dans sa neutralité ;
c’est Jean Claude Gaudin qui accueille, bras ouverts,
accent chaud, une terroriste à la retraite, poseuse de
bombes à Alger ;qui, pour excuse, ose avouer qu’il
l’ignorait…
C’est un parking à Marseille aux mains des voyous, sans
que la police bronche ce petit doigt qui griffonne avec
dextérité les contraventions ; c’est une jeune fille
violée en pleine rue, un train attaqué ; c’est le
tribalisme galopant, l’accentuation des particularismes,
l’exacerbation des fanatismes les plus archaïques, les
bandes qui ne tolèrent comme loi que leurs propres
règles ; c’est le sentiment de devenir étranger sur son
propre territoire qui déchiquette à pleines dents
l’unité de la nation ; c’est l’imposition totalitaire de
l’idéologie des bobos du micro qui ont le monopole
rémunéré de la parole et qui ont la prétention du savoir
absolu, du jugement définitif , de la Morale.
Jusqu’à quand acceptera-t-on d’être nié dans notre
réalité, dans notre culture, dans notre histoire, dans
notre vie, dans le présent de notre passé ? D’être
insulté parce qu’on n’est pas d’accord avec l’entreprise
de pompes funèbres ? Clovis, Louis IX, François Ier,
Louis XII, Louis XIV, Napoléon Ier, s’effacent des
programmes d’histoire, sous la gomme du « politiquement
correct ». Molière et Victor Hugo s’en vont, dos
courbé, chassés des manuels, sans doute le premier pour
avoir inventé Tartuffe et le second pour avoir chanté la
France. Enfin, rien n’est perdu, nos petits apprendront
comment l’empire du Mali s’est construit !
C’est la rentrée, c’est la sortie !
Il y a eu la France d’en haut, d’en bas, celle qui se
lève tôt, celle qui se couche tard. Un jour, espérons,
il y aura la France qui en a marre, marre de ces
institutions désuètes, pourries, qui datent de la
préhistoire des combines politiques, et qui
s’époumonent à diriger la vie sociale sans rien diriger,
pour le seul profit du partage du pouvoir dans un
conformisme de langage mensonger, qui grime de bonnes
paroles une réalité insupportable.
Il faut construire un humanisme du présent, fondé sur
la lucidité qui prend en compte la force des choses, sur
la mémoire collective, sur le qualitatif et non le
quantitatif, il faut un courage d’avenir ! Pour
l’instant l’avenir, c’est le retour lugubre,
prétendument essentiel, de DSK… Comme si on n’avait rien
d’autre à penser !!!
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L’ auteur
Gilbert Collard est avocat au Barreau de Marseille, ancien secrétaire de la conférence et Chevalier des Arts et Lettres. Il est Président du MOSC (Mouvement pour l’Organisation de la Société Civile).
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