Quand Maître Collard répond aux
journaleux et autres donneurs de
leçon, c'est un feu d'artifice
plaisant à lire. L'homme sait,
et cela a fait sa réputation,
sait se défendre avec talent.
Mais n'est-ce pas surtout.
l'atteinte à la liberté de
penser, de s'exprimer et la
pesante dictature de la pensée
unique et de l'amalgame qu'il
dénonce ici en termes aussi
violents que les attaques qu'il
subit !
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Les chiens aboient dans la crainte famélique
de perdre leur os à ronger d’un antifascisme
d’opérette dont ils vivent si bien et qui
leur confère la posture morale à laquelle
rien ne dit que leur vie est conforme. Ce
n’est qu’un début et les vacheries des
vaches qui broutent dans le pré des idées
reçues ne sont pas finies. J’ai annoncé, en
l’expliquant, dans « valeurs actuelles » mon
amitié à Marine Le Pen ! Les uns ont été
corrects, les autres ont cru bon de manier
l’insulte professorale ou journalistique,
renouant avec la pratique des attaques sur
la personne, chère au gros Léon Daudet ! Je
ne peux résister au plaisir d’en faire
l’analyse pour souligner la sottise des
censeurs qui sentent le vinaigre. On va
rire !
D’abord, dans un article de la Provence,
Marjory Chouraqui, que je respecte dans
l’exercice de son dur métier marseillais de
journaliste politique naviguant au milieu
d’un marigot, m’a interviewé. |
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Pourquoi, écrit-elle, que je pratique « l’errance politique » ? C’est faux ! J’ai été socialiste, jusqu’au jour où Bernard Tapie a été ministre. J’ai alors expliqué dans un article du Figaro Magazine, qu’on ne pouvait être socialiste, si Tapie l’était ! Ensuite, j’ai adhéré au parti radical valoisien qui, allégeance à la finance UMP et aux quelques pourboires de places ministérielles oblige, a appelé à voter contre moi !
Aujourd’hui, je proclame mon amitié et ma confiance à Marine Le Pen. Où est l’errance ? Miss idée- fixe a-t-elle dénoncé le nomadisme alimentaire d’un Besson, d’une Fadéla Amarra, aujourd’hui recasée au conseil économique et social ? A-t-elle dénoncé le nomadisme fratricide d’un Menucci, hier encore ami proche de Jean Noel Guerini, et aujourd’hui Brutus de la Canebière sur son tonneau ambulant et sonore de condamnations ? Lequel, à mon propos, dénonce « un opportunisme politique ». Je ne savais pas qu’il était « opportun » de soutenir Marine ! Bon lapsus qui en dit long… Il s’avoue « dubitatif quant à la constance du personnage ». Vous apprécierez la politesse ! Qu’il se rassure, j’ai beaucoup de défauts, mais moi, dans l’Amitié et le combat, je suis constant, d’une constance qui se manifeste surtout quand l’ami est dans la difficulté. Je ne fais pas de carrière politique dans les morgues judiciaires !
Marjory, elle, ne voit dans mon ralliement au panache bleu de Marine qu’une « envie d’exister quitte à rendre le FN fréquentable ! » Comme si je n’existais pas avant avec le qualificatif dont elle m’affuble de « Très médiatique avocat »…Quant au caractère fréquentable du front, s’il ne l’était devenu, je ne m’en serais pas rapproché ! Il est des engagements qui dérangent et dont on veut souiller le mouvement par idéologie personnelle. Enfin, j’ai eu droit « selon l’expression sentie », çà pour sentir elle sent, à une petite phrase d’Arlette Fructus, la présidente à vie du parti Valoisien de Marseille, sorte de madame Ceaucescu qui se fait réélire depuis plus de quinze ans, je crois : « C’est un détail de l’histoire » ! Le détail, c’est elle, qui sans son strapontin radical n’aurait aucune prébende politique. Je ne suis pas Hervé Morin et je n’ai aucune envie de dire du mal du Parti radical où j’ai encore des amis respectables. L’ancien trésorier national, congédié… me comprendra… !
Enfin, clou du spectacle, le numéro de cirque universitaire de jean Yves Camus, futur chômeur du bla-bla médiatique, si la sainte horreur du front venait à disparaître. Car l’hostilité au front est son petit gagne-pain d’images. Sans le front national, il ne serait rien, un ignoré. Il a commencé sa carrière de politologue en 1992, (il a pris son temps) en rédigeant avec René Monzat un ouvrage consacré aux « droites radicales et nationales en France » . Une collation de fiches de police sur des mouvements et des personnalités diverses. Il n’y a aucune analyse politique, historique, sociologique. Il se fait peur et il fait peur. Car ces gens-là vivent de la peur qu’ils entretiennent savamment à coups d’articles et de réseaux. Pour en finir d’un mot avec ce Camus à qui il ne manque qu’un prénom, ceci : après avoir admis qu’il ignore les noms des économistes ayant rejoint Marine Le Pen, il écrit « Ce sont des ralliements d’outsiders, de personnes dont on ne peut pas dire qu’elles jouent un rôle prééminent dans la société. » L’homme est sérieux ! Il juge ce qu’il avoue ignorer…
Passons, on en verra d’autres. Ces éternels donneurs de leçons sont accrochés à leur pupitre comme des vieux profs - radoteurs. Ils font la morale….. Mais tout à coup ils ne la font plus quand il s’agit d’évoquer les mésaventures sexuelles de DSK. De ce point de vue, ce dimanche américain a été exemplaire de prudence verbale. C’est tant mieux.
La retenue aurait –elle été la même s’il s’était agi d’Éric Woert, de Patrick Baudis, ou d’un autre d’un autre parti ? Mélenchon a absorbé sa tisane est s’est montré calme comme un lac pour vacanciers, Ségolène, la cheftaine au sifflet, a renvoyé tout le monde à ses occupations, Hollande, qui voit son adversaire éliminé pour cause de dopage libidineux, a compati pour l’exclu de la compétition et sa famille, sans un mot pour l’éventuelle victime, Tapie, délicat comme un camion socialiste, s’est étonné de la connerie du président du FMI, qui aurait fait ça pour…une femme de ménage ! Et le chœur a entonné le chant de la présomption d’innocence accordée aux uns, refusée aux autres !
L’essayiste de service, madame je sais tout, a admis, sans se rendre compte de la portée de ses mots, le caractère compulsif de DSK… Rien que cela ! Le drame de notre époque sonore, c’est qu’on parle sans savoir. Personne n’a lu le dossier ! La seule chose dont on peut prendre acte ce sont les chefs d’inculpation. En eux-mêmes, alimentés par le passé priapique de DSK, ils suffisent, avant tout jugement, dont on ignore l’issue, à ternir sa réputation, à déglinguer sa carrière et à humilier la France qui a joué, par l’intervention de Nicolas Sarkozy, un rôle de premier plan dans sa nomination. L’instruction nous informera.
Pour l’heure, en dehors de l’accusation unilatérale, on ne sait rien, sauf que les donneurs de leçons, empêtrés aujourd’hui, seraient bien avisés de ranger leur missel bourré de missiles moraux et d’être plus prudents avant de les lancer sur la première occasion qui bouge, quand elle n’est pas de leur camp !
L’outrecuidance d’un Alain Duhamel, dromadaire des plateaux mondains de la télévision, archiprêtre dans sa chaire de Libération, en a même pris un coup : il devient laxiste… au nom de la présomption d’innocence !
Une fois pour toutes, le respect de la présomption d’innocence n’est pas à géométrie variable, tout le monde y a droit, l’accusé comme la victime, la femme de ménage comme le président du fond monétaire, le riche comme le pauvre, le médiatique comme l’anonyme, le mariniste comme le mélenchoniste, tout le monde, sinon personne n’y a droit. Que les donneurs de leçons s’en souviennent !
L’ auteur
Gilbert Collard est avocat au Barreau de Marseille, ancien secrétaire de la conférence et Chevalier des Arts et Lettres. Il est Président du MOSC (Mouvement pour l’Organisation de la Société Civile).
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