La guerre des deux
Belgique
Tout a commencé par la fixation de la frontière
linguistique en 1963.Jusque là, l’état unitaire ne faisait
aucune différence entre Flamands et Wallons.
L’on
votait alors pour des partis nationaux et
l’on élisait des responsables pour diriger
l’ensemble du pays. Tous les citoyens
belges étaient égaux en droits et en
devoirs, il n’y avait pas de différence
sociale, fiscale, législative entre le Nord
et le Sud.
Puis est venu, le fédéralisme avec les
différentes modifications de la
Constitution, pourtant « sûr garant de la
Nation » comme l’on me l'a fait chanter
à l'école comme tous les élèves du royaume
d’avant 1960 dans un chant grandiloquent
dont les premières paroles étaient "Je
suis votre mère chérie, votre bien aimée
patrie".
Le fossé entre les communautés s’est de plus
en plus creusé, entraînant des conflits
inévitables entre elles du fait d’une
séparation culturelle de plus en plus
marquée, d’un glissement de la richesse
wallonne vers une Flandre en pleine
expansion et surtout d’une différence de
poids électoral au Parlement, quelque 4,5
millions de francophones contre 6 millions
de néerlandophones, les règles de majorité
démocratique jouant ainsi contre la
communauté la plus faible en nombre. |
Cela a commencé
dès la naissance de la Belgique
Cela a continué et augmenté avec les ans
L'apaisement est devenu totalement
impossible ! |
C’est ainsi que le 7 novembre 2007, la totalité des élus
flamands votent unilatéralement et valablement la
scission de l’arrondissement de
Bruxelles-Halle-Vilvoorde. Des artifices de procédures
permettent alors aux élus bruxellois francophones et
wallons de l’empêcher jusqu’à ce jour, créant ainsi la
chute du gouvernement et les élections anticipées.
Cette description sommaire et raccourcie montre que la
Belgique fédérale actuelle n’est plus viable et devrait
subir une transformation profonde pour vivre encore un
peu.
Au
nord , lors de cette campagne électorale le patron de la
N-VA Bart De Wever déclare et se bat pour une Belgique
confédérale. Deux Communautés gérant en commun la
capitale belge. Presque un retour à l’ancienne Belgique.
Bruxelles, capitale appartenant à la confédération ce
qui semble logique à une majorité de Flamands
Mais le bon Bart est-il prêt à accepter que sa gestion
soit équilibrée, chaque communauté ayant le même poids
dans les décisions, quel que soit son nombre
d’électeurs ? Et la Communauté germanophone dans cela ?
Des sous citoyens ? Et la Région bruxelloise qui du coup
disparaîtrait ? Notons que les autres partis flamands se
contentent de déclarer qu’ils ne veulent pas la fin de
la Belgique, ce qui en fait rejoint la proposition d’une
Flandre, gestionnaire principale d’un état belge.
Au
Sud et à Bruxelles, tous les partis s’accrochent à un
fédéralisme désastreux, quitte à lâcher encore du lest
aux exigences flamandes. Ils se raccrochent à une
Belgique nécrosée sans se rendre compte qu’elle est en
train d’agoniser. Ils annoncent timidement qu’ils
veulent l’élargissement de la Région bruxelloise . Pas
question répondent les Flamands. Pensez-vous qu’ils
oseraient en faire un préalable à tout accord ? Non, il
ne faut pas blesser les Flamands, qui, eux, ne se gênent
nullement !
L’on assiste donc à la guerre entre deux Belgique.
Une nouvelle Belgique confédérale qui laisse bien peu
d’espoir à la Région bruxelloise perdant toute autonomie
sur son destin et qui condamne une Wallonie à être
prise dans une confédération dont elle sera
immanquablement le maillon faible.
Une ancienne Belgique fédérale, où les exigences
flamandes finiront par intégrer Bruxelles dans leur
région et où une Wallonie, de plus en plus faible, sera
dépendante de la Flandre. Elle deviendra alors un
marché économique captif, une source de main-d’œuvre
pour travailleurs subalternes et un territoire de
vacances.
Une seule échappatoire ? Que la Wallonie, et
éventuellement Bruxelles si sa population le désire,
exige le retour à la France. Une bouffée d’air frais
pour deux régions en train de mourir d‘asphyxie dans le
carcan belgicain.
Le
13 juin, si vous voulez encore entretenir une flamme
d’espoir vous voterez Rassemblement Wallonie-France,
liste 14. C’est le seul et unique bon choix !
René G. Thirion |