Une partie de Monopoly belge
par Serge Leroy
Quatre joueurs participants: un Flamand, un
Wallon, un Bruxellois et un Allemand.
Le Flamand est riche et fort.
Le Wallon se dit riche mais ne dispose même
pas d'un clou pour se gratter.
Le Bruxellois est un androïde dont les
neurones sont flamands
et l'Allemand se demande pourquoi il n'est
pas chez lui, en Allemagne.
La partie commence
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Serge Leroy
- 28 juillet 2010 |
Malheureusement pour lui, Bruxelles est tombé sur une case flamande. Il ne sait pas payer l'amende.
Le Flamand veut donc prendre possession de tous ses biens.
Le Wallon qui voit que le Flamand devient trop riche, que la partie ne se fait plus à quatre mais à deux et qu'il est très nettement inférieur à son adversaire, prévoit donc une fin du jeu défavorable. Il réclame alors une prime en échange de Bruxelles.
Pendant les discutions sur le montant de la prime, aucun des deux n'écoute ni même n'entend Bruxelles qui renâcle mais reste résigné, comme toujours, et encore moins l'Allemand qui bredouille dans son coin, qui dit qu'il ne sait pas quoi faire : partir en Allemagne ou rester jouer; mais avec qui? contre qui?
nous en sommes là pour l'instant.
La suite du jeu?
Il est probable que le Flamand -qui peut se le permettre financièrement- paiera la prime au Wallon. Prime dont les discutions interminables ont pour but pour chacun des deux protagonistes de la fixer à son avantage.
Le Flamand s'appropriera de toute façon les biens de Bruxelles, conservant ainsi son panache jaune et noir et le Wallon qui ne manquera pas de clamer avec orgueil qu'il n'a pas lâché Bruxelles pour des clopinettes.
Il n'y a donc réellement en jeu que le Flamand riche et le Wallon pauvre.
Comme dans toute partie où il y a concurrence, c'est le plus fort qui gagnera et non celui qui veut (se) faire croire qu'il est le plus fort
Il est des jeux auxquels on ne peut pas tricher. Où la force fait loi. Pour lesquels, les ruses les plus malveillantes et tortueuses fraudes n'ont pas d'effet.
Comme le joueur le sait très bien, ces effet de manche de sont donc adressées qu'au peuple qui gobera naïvement ce qu'on lui dit et verra en son joueur un inégalable chef !
Chacun partira de son côté.
L'allemand se demandant toujours qu'est-ce qu'il est aller faire dans cette galère;
le Bruxellois qui était sournoisement dirigé par le Flamand lui sera désormais et définitivement inféodé;
le Wallon avec la fierté d'avoir défié Goliath rentrera dans ce qui ne sera désormais plus qu'un ghetto;
et le Flamand qui, dans sa tour d'argent, rugira sa force face au monde qui sera soulagé de n'être plus obligé d'intervenir au cas où …
ce qu'il n'aurait d'ailleurs pas fait !