Pierre, j'ai une question à te poser
Ce jour, j’ai été interpellé par une collègue de
l’hôpital dans lequel j’officie.
« Pierre, j’ai une question à te poser »
J’ai cru qu’elle voulait parler de ses maux,
d’un problème de santé.
« Oui, je t’écoute »
« Et bien voilà, je voudrais avoir des
renseignements et que nous parlions de ton
option de rattachement de la Wallonie à la
France »
Surpris (à moitié car je diffuse largement nos
idées), estomaqué que cela m’arrive de la part
d’une personne que je croyais indifférente à la
politique, sûrement pas d’accord avec nous il y
a peu.
Je vous passerai le détail de mes propos mais,
en moi, surgit soudain un doute, pardon, une
interrogation :
Ai-je le droit de convaincre, d’éclairer une
personne, sur une option si audacieuse qu’est le
rattachement de la Wallonie à la France ?
Est-ce pour son bien que nous militons, est ce
que nous n’allons lui apporter du malheur, du
mal ?
Notre combat est audacieux et généreux pour ma
part mais il annonce de tels bouleversements, de
tels déchirements, une telle perte momentanée de
repères, de confort intellectuel, une telle
perte d’insouciance, une telle révolution dans
la vie de tous les jours.
Là est l’importance de l’honnêteté de discourir,
d’expliquer et de convaincre.
Et cette honnêteté est de ne rien cacher de ce
que cette réunion à la France qui apportera
de bien au niveau matériel, au niveau du respect
futur que nous recevrons d’une identité
retrouvée (wallons de France) mais aussi de
changements radicaux. |
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Là l’importance de l’honnêteté est
surtout de ne rien cacher de l’inconfort de cette future
mais, espérons, brève transition vers notre pays la
France et vers notre identité renforcée de wallon.
Quand je parle de cet inconfort temporaire, cette
personne qui m’interpella n’en a cure, elle le sait
déjà.
Quand je parle de notre futur statut en France, elle
sait que la France respecte ses régions, ses identités
multiples en son sein.
Quand je parle, je n’ai pas affaire à une personne qui
n’a pas regardé car elle a enfin regardé, écouté,
réfléchi et sa démarche, non cachée, non honteuse est
d’une fraicheur remarquable !
Elle nous renvoie tout simplement à nous même, elle est
notre reflet ; son regard est un regard de « merci »,
d’espoir, je vous le jure.
Oui, notre message honnête est un message d’espoir car
notre message est clair, sans fioriture même si notre
message est nuancé, notre message est clair et c’est
cela qui nous distingue du message de dissidents ou des
partis traditionnels, il est franc, loyal car il veut le
bien des gens, de cette infirmière.
J’ai oublié de vous dire : son fils de 15 ans
l’accompagnait et je voyais dans son attitude cet
intérêt, cette fraicheur, cette ébauche de vrai citoyen
qui s’interroge.
Croyez moi, pour ce jeune homme, pour sa génération que
nous ne voulons pas sacrifiée à jamais, j’ai
personnellement une motivation encore plus grande,
encore plus forte car c’est notre peuple qui vient à
nous par lui et sa maman !
Pierre
Pynnaert
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