Rattachisme par passion
ou par raison, peu importe !
En 2008, j’avais publié sur mon blogue un
article qui me valut une bordée d’insultes
et d’insinuations malveillantes. Belgicain
parce que j’avais vécu et aimé une Wallonie
dans un état unitaire où chaque citoyen
était égal. Royaliste parce que mon père
aimait Léopold III. Enfin mauvais
rattachiste puisque je n’étais pas né dans
la révélation républicaine.
Aujourd’hui, je publie à nouveau ce texte
honni, car il représente pour moi un message
capable d’être compris par tous ceux
hésitent encore à nous rejoindre,
prisonniers d’une image du passé qui leur
colle encore à la peau et dont ils devront
se détacher par raison s’ils veulent
survivre au compresseur nationaliste
flamand !
Les chiens aboient, la
caravane passe !
Mon dernier article, « Quo
vadis, Domine » sème le
trouble dans le landerneauliégeois. |
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J’ y manifesterais, paraît-il, un sentiment antiflamand
et aussi une méconnaissance de l’ histoire du mouvement
wallon. Ce serait grâce à lui que les flamands ont été
convaincus de demander le fédéralisme. Mais oui,
pourquoi pas ? Ce fédéralisme qui nous a volé, grugé de
notre pouvoir de vivre simplement en liberté.
Celui qui a créé des frontières linguistiques
artificielles où des Wallons comme les Fouronnais, des
Bruxellois francophones de la périphérie ont été vendus
comme du vulgaire bétail aux politiciens flamands, bien
plus fins stratèges et bien plus patriotes que nos
représentants politiques ?
Celui qui a fait que, par le biais de l’état
démocratique, désormais ce soit une majorité
d’électeurs flamands qui puissent imposer des lois qui
s’appliquent aussi en Wallonie ?
Celui qui nous donne des partis politiques tellement
peureux d’être relégués au second rang de la vie sociale
de Belgique qu’ils deviennent attentifs et obéissants
aux ukases flamands pour gagner un maroquin
ministériel ?
Oublions donc l’histoire passée qui se révèle un échec
complet et pensons à l’avenir qui se montre de plus en
plus menaçant.
Pour en revenir à mon sentiment antiflamand, comment ne
pas l’éprouver ? En tant que travailleur belge pendant
45 ans, je n’ai pratiquement eu que des employeurs
flamands. Même lorsque je travaillais pour des
multinationales, la direction était flamande et quand le
siège social se trouvait à Bruxelles ou à en Wallonie,
le siège d'exploitation était en Flandre.
Dans les premières années de ma carrière, le climat
était encore correct, mais bien vite, il a changé. Deux
critères étaient établis dans la gestion commerciale,
vendre le plus possible en Wallonie et ne rien y
acheter.
Pour déménager des bureaux d’un étage à l’autre à Liège,
j’ai vu choisir des déménageurs anversois, pas pour une
question de prix, mais pour une question d’appartenance.
J’ai également subi la vexation d’apprendre qu’une
erreur faite en Wallonie était logique alors qu’en
Flandre, elle était impardonnable.
Alors, je n’aime plus les Flamands. Oui, je l’avoue. Je
ne puis supporter les envahisseurs, qu’ils soient
guerriers ou pacifiques. Je dis aussi que la Belgique
n’a que deux voies possibles pour assurer une
pacification réelle et définitive, le retour à l’état
d’avant 1962 mais cela me semble irréaliste ou le retour
de la Wallonie à la France, ce qui semble plausible.
Suis-je un mauvais rattachiste pour la cause ? Va-t-on
me désigner comme le mouton noir de la Wallonie et de la
France auxquelles je tiens viscéralement ?
Personnellement, je suis totalement indifférent aux
jugements négatifs que l’on pourra porter sur moi. Un
célèbre publicitaire a dit « parlez de moi en bien,
parlez de moi en mal, vous me faites connaître et comme
mon produit est bon, vous m’aiderez à le vendre ».
Je ne veux pas être inféodé à aucune faction et je ne
peux renier l’amour pour la Belgique et pour le Roi que
mon père a eu, lui qui a subi le feu allemand lors de la
bataille de la Lys. Je suis comme tous ceux qui sont nés
dans la partie francophone de ce pays et j’ai une carte
d’identité de Belge. J’y ai connu des instituteurs, des
professeurs admirables. C’était le passé, ce fut ma
jeunesse.
Aujourd’hui, j’ai opté pour ma patrie charnelle, celle
dont je suis proche par la langue, par les poètes et les
philosophes, celle où j’ai des frères et des amis, enfin
celle qui nous libérera d’un joug insupportable, la
France.
Je suis comme beaucoup de Wallons. Je partirai vers la
France avec joie, mais parce que je sais qu’elle
respectera mon identité régionale, ce que la Belgique ne
fait plus un certain temps !
Et je pense être un bien meilleur Français que ceux qui
se croient l’élite d’une nation parce qu’ils déclarent
avoir une passion pour elle depuis l’aube des temps. Je
doute que nos jeunes suivent un jour ce genre de
romantisme pompier !
Mais je pense et j'espère que de nombreux belges wallons
et francophones, semblables à moi, jeunes ou âgés, se
joindront à mon vote aux prochaines élections et ce
seront eux qui feront le succès et pas les quelques
idéologues de salon, donneurs de leçon de francophilie !
1er septembre 2008 sur mon blogue www.
wallonie-France.org
René G. Thirion |