"Je
vis en Flandre", "je vis en Wallonie" depuis
1889...
Et nulle part ailleurs ! C'est
le tracé linguistique de la Belgique depuis
1889. En tout cas, la Flandre le soutient et s'y
accroche depuis la loi décrétant l'égalité de la
langue flamande et de la langue française.
Un brin
d'histoire. Qu'est-ce que la Belgique ? La
Belgique, c'est un pays artificiel créé
artificiellement par la Grande Bretagne,
puissance économique et maritime, hégémonique,
pour maintenir la France loin du port d'Anvers
et l'Allemagne loin des côtes de la Mer du Nord.
La Belgique fruit de l'égoïsme économique des
Anglais.
La
problématique géopolitique qui a prévalu de 1830
à 1940 s'est estompé par la création en
1943-1944 de l'Union monétaire et douanière
Belgique-Nederland-Luxembourg, Benelux, élargie
en Union économique par la suite - il est
question actuellement d'adosser le Benelux au
Land allemand de Rhénanie-du-Nord-Wesphalie -,
de l'extension en 1951 à la Communauté
européenne du charbon et de l'acier, CECA, de la
création en 1957 de la Communauté économique
européenne, CEE, communément appelée Marche
commun, en 1992 de l'Union européenne, UE.
A partir de
ces unions, la Belgique, du point de vue
géostratégique, a perdu son rôle de champ de
bataille de l'Europe et d'Etat-tampon neutre. Le
cœur de la souveraineté est déplacé de
l'économique vers les compétences en matière de
fiscalité et du social. La Belgique n'a donc
plus sa raison d'être ! Une révision du
découpage artificiel de la Belgique s'impose. Le
moment est venu de rectifier la "coupure" de
1830 qui a séparé les Pays-Bas du Sud des
Pays-Bas du Nord en réunissant dans un même Etat
deux peuples de langue et de sensibilité
différentes : au Nord la Flandre de langue
flamande, au Sud la Wallonie de langue
française. Deux peuples qui n'ont rien de
commun.
Bart De Wever,
historien, président de la N-VA, sait qu'un
actuel éclatement de la Belgique bouleverserait
l'ordre établi en Europe, notamment, par le jeu
des dominos, en France, en Grande Bretagne, en
Espagne, en Italie, dans les pays balkaniques.
Il sait aussi que le maintien de deux langues et
de culture différentes dans un même Etat
n'empêchera pas l'effacement de la langue la
plus faible, en l'occurrence la langue flamande.
Il inscrit dès lors sa Région dans la mouvance
des "nouveaux Etats en puissance". Son option
souverainiste l'incite à étendre le territoire
de "sa" Région vers la Wallonie, une région qui
dispose d'une imposante réserve de ressources
humaines, intellectuelles et économiques :
terrains, eau, main d'œuvre, savoir-faire…, une
région véritable plaque tournante de l'Europe
économique ouverte vers les ports de haute mer,
Dunkerque, Calais, Boulogne-sur-Mer, Le Havre.
Le temps
presse pour la Flandre. Elle doit impérativement
s'étendre… "Le compromis des Belges" de 1929
décrétant que l'on parle néerlandais sur le
territoire flamand, français sur le territoire
wallon, et les deux langues à Bruxelles, est
bousculé par la progression continue du français
en Flandre ; la frontière linguistique, arrêtée
en 1962-1963, corsetant Bruxelles de par un abus
de pouvoir unilatéral flamand, ne change rien à
la francisation de la Flandre…"Je vis en
français" à Bruxelles et dans les communes
jouxtant la frontière linguistique
"Trop, c'est trop" pour le Mouvement
flamand qui va provoquer des coups de
force et des mesures de contrainte pour
enrayer la progression de la langue
française : révolte des bourgmestres
flamands contre le recensement
linguistique suivie de la suppression du
volet linguistique, intégration des
Fourons en Flandre, scission de
l'arrondissement Bruxelles-Hal-Vilvorde,
non-signature de la Convention-cadre de
protection des minorités linguistiques
nationales, non-nomination de
bourgmestres francophones dans trois
communes de la périphérie bruxelloise,
décrets excluant les personnes ne
connaissant pas le flamand à l'accès à
la propriété d'un logement, visant la
suppression des facilités
linguistiques…, anglicisation de
Bruxelles… Le Mouvement flamand poursuit
ainsi son travail de sape pour contenir
la progression de la langue française,
pour conquérir Bruxelles et pour
vassaliser la Wallonie. |
Sera-ce notre drapeau imposé par la
force ? |
Bart De Wever,
président de la N-VA, sait qu'il doit aller vite
au regard de l'évolution de l'Europe. Aussi
applique-t-il la méthode Maddens
d'appauvrissement des Régions bruxelloise et
wallonne en exigeant le transfert des
compétences fiscales et sociales vers les
Régions. La Flandre est largement gagnante à
terme : en argent, en flatterie du courant
nationaliste wallon ; la Flandre souveraine par
la dévolution des ministères régaliens sous le
slogan : "Ce que fait la Flandre, elle le fait
mieux", aura le pouvoir réel sur la totalité du
territoire belge et soumettra la Wallonie au
régime du bilinguisme avant de lui imposer le
flamand comme langue unique. La révolution
copernicienne, la réforme en profondeur de
l'Etat, copie flamande.
Bart De Wever,
président de la N-VA, nous force à la question
de savoir si nous voulons rester dans le cadre
d'une nation citoyenne ou si nous voulons nous
inscrire dans le cadre d'une nation ethnique,
hors de tout lien de solidarité. Or, Bart de
Wever s'inscrit nettement dans le cadre d'une
nation ethnique au sentiment d'identité propre.
Le problème, c'est qu'il est attaché, nous
semble-t-il, à la doctrine pangermanique
poussant l'Allemagne à s'installer aux portes
des océans. Il veut dès lors que la Flandre ait
des liens frontaliers avec l'Allemagne par la
mainmise du territoire wallon… Et l'Allemagne,
petit à petit, supplante l'hégémonie française
en Europe continentale… Ne fut-il pas question,
l'année dernière, d'un transfert du siège de
l'Otan à Bonn, en Allemagne ? Les pays de
l'Europe de l'Est ne se rapprochent-ils pas de
l'Allemagne ?
Quel destin
pour la fédération Wallonie-Bruxelles, si elle
voit le jour ? Entrer dans le giron germanique
en se fondant dans le Benelux agrandi au Land
allemand de Rhénanie-du-Nord-Wesphalie ou entrer
dans le giron roman ? Un choix à faire ! Tout en
sachant que la France - 66 %, selon un sondage -
serait prête à accueillir la Communauté romane
de Belgique si celle-ci en exprimait le souhait.
"Je vis en
Francophonie". Faisons entendre la voix des
Francophones. Continuons à croire fermement à
notre identité française. Se sentir chez soi.
Etre nous-mêmes. |
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