Wallonie 2010

"Forcer l'Avenir - Rejoindre la France"
 

 
 
 

Prendre le taureau par les cornes



L'éveil de la Wallonie












 

 


Donnons la parole aux Flamands.
Elle est instructive sur l'avenir de la Belgique !

L'on dit tellement de choses...

Pourquoi ne pas donner la parole aux Flamands ?
Pourquoi leur refuser une tribune pour exprimer leurs visions et leurs espoirs  ?

Il nous a paru normal  de les publier pour information.

Le mensuel “Doorbraak” (“Rupture”) du mouvement flamand (Vlaamse Volksbeweging) a publié dans son numéro de juin 2009 les interviews de tous les présidents de partis flamands et, en particulier, leurs réponses à la problématique communautaire qui mine la Belgique.

Les Wallons et les Bruxellois jugeront ainsi sur pièce l'avenir de la Belgieke, vu par nos voisins du nord.

Les partis flamands estiment à l’unanimité qu’une réforme de l’Etat, comprenant davantage d’autonomie pour les entités fédérées, est nécessaire pour traiter efficacement la crise économique.  Ils partagent également le point de vue selon lequel l’arrondissement électoral (et judiciaire) de Bruxelles-Hal-Vilvorde doit être scindé sans toucher aux frontières de Bruxelles. 

Enfin et surtout, les présidents de partis flamands pensent que l’avenir de la Belgique, son implosion éventuelle, dépendra des prochaines négociations communautaires relatives à la loi de financement.  Pour rappel, de nombreuses voix s’élèvent en Flandre pour mettre l’Etat fédéral sous curatelle.

Vous trouverez ci-dessous la traduction d’extraits significatifs, par ordre décroissant des suffrages obtenus lors des élections régionales du 7 juin 2009 :

CD&V
Vlaams Belang 
SP.a  
Open VLD 
N-VA
LDD
Groen      

22.86 %
15.28 %
15.27 %
14.99 %
13.06 %
  7.62 %
  6.77 %

Marianne Thyssen
Bruno Valkeniers
Caroline Genne
Bart Somers
Bart De Wever
Jean-Marie Dedecker
 Mieke Vogels

CD&V: Marianne Thyssen

"Nos positions n’ont pas changé d’un millimètre. Nous restons sur les résolutions adoptées par le Parlement Flamand en 1999 et les résolutions de notre congrès de 2001 où nous avons choisi le confédéralisme, avec le centre de gravité dans les Etats fédérés. Aujourd’hui, le dialogue est interrompu. Nous avons obtenu un peu plus d’autonomie : l’assurance santé, la diminution de l’impôt sur l’emploi, la KBC sauvée en une demi-journée. Toutes ces décisions ont été prises entièrement en Flandre. Nous sommes convaincus qu’un jour la vérité viendra et que chacun sentira qu’une réforme de l’Etat doit venir pour que le pays soit gérable et financièrement viable … Le point essentiel du volet socio-économique de la réforme de l’Etat est la responsabilisation. Nous voulons une exception pour un secteur. Les allocations familiales ne relèvent pas de la sécurité sociale. La politique familiale est la compétence des communautés et doit le rester ... Le précédent gouvernement a autorisé de nouveaux Belges et leur a demandé de choisir: s’intégrer ou pas. Maintenant nous devons en faire de nouveaux Flamands."

Vlaams Belang: Bruno Valkeniers

"En Belgique, plus aucune décision n’est prise. Laissons-les prêcher, l’homme de la rue se rend compte que les réponses à la crise ne viendront en aucun cas de la Belgique et qu’elles ne peuvent venir que de la Flandre si la Flandre reçoit davantage de compétences. Les actions pour la KBC et dans le secteur automobile l’ont démontré. Il y va aussi du porte-monnaie. Nous avons mené une longue campagne sur les flux financiers vers la Wallonie, 2000 euro par Flamand par année …La Flandre n’a pas d’autre choix que l’indépendance et le séparatisme, … c’est le seul et le plus court chemin vers plus de prospérité et plus de bien-être pour la Flandre, point … Nous constatons aujourd’hui que les forces de gauche en Belgique et en Flandre pour conserver l’Etat sont remarquablement conservatrices et impuissantes, à cause de leurs alliances avec l’establishment francophone. La conclusion d’une Flandre mûre est: mettre en place une indépendance unilatérale, inconstitutionnelle mais légitime."

SP.a: Caroline Gennez

"Les règlements relatifs aux questions sociales classiques, la grande partie de la sécurité sociale doivent rester fédérales. Ce qui doit être renforcé au niveau régional, c’est tout ce qui concerne les nouvelles questions sociales: investissement dans les personnes, l’infrastructure, l’habitat, l’enseignement, le bien-être. Nous ne sommes vraisemblablement pas le parti qui appelle le plus à une réforme de l’Etat ou qui place en priorité l’agenda communautaire, mais nous sommes bien les plus clairs. Je suis absolument pour une scission de BHV et nous avons voté cette scission. Ce qui est plus important cependant, c'est la scission de l’arrondissement judiciaire, parce que c’est vraiment une question sociale. On aurait dû supprimer les facilités. La règlementation actuelle était un mauvais signal. Cela ne change rien au fait que 98% ou 95% des habitants des communes à facilités sont francophones. Ces territoires sont d’abord Francophones ou bilingues, et appartiennent de facto à Bruxelles. Faisons en sorte que cela soit discutable, mais disons le encore une fois clairement qu’il faut arrêter ce régime de facilités."

Open VLD: Bart Somers

"En ce qui concerne la réforme de l’Etat, la méthode de la confrontation qui nous a hanté était une faute. Et où en sommes-nous maintenant ? La loi de financement n’a pas été revue, BHV n’est pas scindé, en ce qui concerne les facilités, rien n’a changé … Une nouvelle loi de financement pour l’Etat fédéral doit venir. De nombreux problèmes se situent au niveau des entités fédérées et les compétences se trouvent donc au mauvais niveau. Elles doivent aller aux entités fédérés, c’est clair. Et je ne parle pas ici de petits dossiers… Le régime des facilités devrait être supprimé. On ne peut pas perdre Bruxelles. Nous devons davantage nous montrer comme « Bruxelles-Flandre », aussi dans notre communication externe. Beaucoup plus de gens dans le monde connaissent mieux Bruxelles que la Flandre. La Flandre risque de perdre Bruxelles si elle choisit le séparatisme. Et on ne perdra pas que Bruxelles. L’Europe organisera aussi un référendum dans la périphérie et on va aussi perdre la périphérie."

N-VA: Bart De Wever

"Si vous voulez moins de crise, alors il faut plus de Flandre. La Flandre n’évite pas la crise, mais sans une Flandre plus forte, vous vous trouvez sur un bateau sans direction dans la tempête. Nous devons organiser notre propre sécurité sociale pour la Flandre. Les Francophones tètent le système. Sans toucher à la compétence fédérale, on ne sait pas leur faire comprendre. Vous devrez voir la tête des Francophones à ce moment. Ils deviendront hystériques. On peut, si on a le courage politique en Flandre, créer les conditions qui feront que les Francophones viendront dire « on doit parler » ... En ce que me concerne, BHV est réglé. La balle roule, elle peut encore rouler longtemps, mais elle ne peut pas être arrêtée ... Bruxelles sera réglée dans la grande finale. Concentrons-nous d’abord sur l’énorme travail qui doit encore avoir lieu … Je regarde souvent Bruxelles avec les lunettes du passé… « On pourrait en faire un Washington DC ? » Comme si l’Europe était intéressée de gérer Bruxelles…"

LDD: Jean-Marie Dedecker

"On ne peut prendre des mesures (contre la crise) que si l’on va vers plus de Flandre, pour le reste tout est bloqué. Je crois à une autonomie régionale. Je pense que tout peut aller très vite. A un point déterminé il y aura une rupture parce que l’aspect financier ne pourra pas suivre. La caisse fédérale pour lutter contre la crise est vide. Je n’ai pas peur d’une crise de régime. Cela peut être un facteur de nettoyage ... Arrêtons les facilités. On en a assez fait. Les frontières de Bruxelles sont fixées et pour le reste basta. Celui qui franchit cette frontière se trouve en Flandre. Bruxelles, c’est quoi ? Une ville avec 52% d’étrangers, 37% de Francophones et au milieu encore quelques Néerlandophones. Le premier prénom est Mohammed. Et il apprend le Français ... Je vois Bruxelles comme Washington DC. Il y a aussi une raison commerciale. Bruxelles est une marque. C’est ce qui me distingue des flamingants émotionnels, moi je suis un flamingant réaliste ... La Wallonie ? Qu’elle se détache une fois pour toute de notre poitrine, c’est une économie sous baxter ... Si on avait pris la dette en 1995 et dit: on empoche Bruxelles, on va scinder, chers amis, Bruxelles c’est pour nous et on reprend la dette, alors aujourd’hui on aurait déjà remboursé."

Groen!: Mieke Vogel

"Ce n’est pas vrai que Groen! serait contre une réforme de l’Etat. Nous sommes pour, mais alors à partir d’un dialogue. Mais la solution n’est pas de se séparer chacun de son côté, mais une nouvelle loi de financement, avec laquelle on peut davantage responsabiliser les régions. … Celui qui dit qu’il faut conserver la sécurité sociale fédérale, et nous le disons aussi, et qu’une solidarité personnelle doit subsister, il a intérêt à discuter le plus vite possible d’une réforme de l’Etat approfondie. L’autorité fédérale est quasiment en faillite à cause des énormes transferts, pas seulement vers la Wallonie. Aussi vers la Flandre. La Flandre est riche grâce à la loi de financement. Je pense que c’est cela la clef des prochaines négociations communautaires. Il ne s’agit plus de déléguer des compétences, mais bien d’un autre système de financement, pour que le régions reçoivent plus d’autonomie, mais aussi plus de responsabilité. Les frontières de Bruxelles? Pas question d’y toucher."

Informations communiquées par  Jean Evrard.

 

 

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Dernière modification : 26 septembre 2011