Quand le ministre du budget de Flandre copie celui de
Wallonie !
Ce samedi
le journal flamand De Tijd annonce que la Flandre n'a
jamais été exempte de dette contrairement à ce qu’avait
annoncé en 2008, Dirk Van Mechelen vice-premier ministre
et ministre des Finances, du Budget et de la
Planification du gouvernement flamand.
En 2008,
le ministre a oublié de mentionner que les institutions
publiques flamandes ont accumulé une dette de 7,8
milliards, garantie par l'autorité flamande. De plus,
une montagne de dettes cachées a été édifiée en lien
avec de nombreuses coopérations "public-privé" qui ont
été mises sur pied lors de la précédente législature et
qui sont maintenues hors du budget . Il s'agit de
projets pour près de 6 milliards d'euros.
La Flandre
va dès lors devoir emprunter pour résorber le déficit
budgétaire, insiste De Tijd qui précise que la dette
flamande va grimper rapidement lors des prochaines
années.
Déjà que
Bart Maddens,
politicologue à l'Université de Louvain (KUL) a
expliqué dans le même quotidien, comment sa
stratégie, adoptée par le gouvernement flamand,
permettrait de faire imploser la Belgique.
Il envisage une nouvelle
approche communautaire qui se résume à une
petite phrase qui fut souvent prononcée par les
partis francophones : « Nous
ne sommes demandeurs de rien ».
Sous-entendu côté
francophone, « si
vous voulez que nous votions une réforme de
l’État (qui exige
une majorité des deux tiers),
vous devrez
faire des concessions, comme, par exemple,
l’élargissement de Bruxelles».
Mieux vaut
donc pour le nord de mettre en veilleuse toute
discussion institutionnelle. |
Quand il
n'y a plus qu'os à ronger |
.Et Bart Maddens
plaide pour une utilisation maximale des compétences
flamandes, sans dépasser les frontières de la légalité :
relèvement des allocations familiales, couplé aux
allocations d’études, une sorte de sécurité sociale
parallèle purement flamande, réalisée à l’intérieur de
ses compétences ; usage plus intense du mécanisme de
conflit d’intérêts pour contraindre le niveau fédéral à
négocier avec les entités fédérées, par exemple sur la
politique de l’emploi; blocage du refinancement de la
Région bruxelloise et refus de prendre en charge une
partie du déficit fédéral.
Cette théorie, fort
appréciée des politiques flamands de tout bord et le
besoin de combler le déficit flamand vont donc encore
durcir toutes les attitudes égoïstes de nos voisins du
nord et promet de beaux jours aux régions wallonnes et
bruxelloises.
Il y a fort à douter
que le fantôme du 16, rue de la Loi puisse encore
longtemps tenir l’état fédéral dans la veille hypnotique
que l’approche des élections régionales avait créée.
Même les vacances
risquent de ne pas figer une situation qui va empirer de
jour en jour.
À quand un partage
équitable de feu la Belgique que chacun puisse voguer
séparément dans une tempête où le poids de nos conflits
communautaires empêche tout sauvetage durable et
favorable aux Wallons ?
René G. Thirion |