Connaissant les Flamands, je doute que leurs
nouveaux dirigeants se mettent à trembler devant
les rodomontades de notre tiercé perdant et bien
au contraire, ils affirmeront avec justesse que
le fédéralisme leur a donné des compétences
régionales, qu’ils ne font que les appliquer et
ils inviteront le gouvernement wallon à faire de
même.
Oui, mais … chez nous, cela ne se fera pas et
augmentera encore la différence entre l’avantage
d’être Flamand et le désavantage d’être Wallon.
Joëlle Milquet a déclaré : « les
allocations familiales, c'est une compétence
fédérale. Nous, on souhaite que l'on augmente
les allocations familiales pour tous les
enfants ». Bravo, mais en quoi cela
empêchera-t-il le versement d’un montant
complémentaire de la Flandre ? Est-ce qu’elle a
opposé la même attitude lorsque la région
flamande a attribué une ristourne fiscale de 250
euros au travailleur flamand ?
« Tout ce qui crée des tensions au sein de la
sécurité sociale est mauvais pour le pays. Le
pays tient parce qu'il y a notamment une
solidarité interpersonnelle», a dit, Elio Di
Rupo qui n’en manque jamais une. Il a voulu
rappeler à la Flandre que le vent peut tourner
en déclarant. « La Flandre a aujourd'hui des
moyens financiers qu'elle peut distribuer, mais
il y a des situations qui pourraient s'avérer
réversibles. Personne n'est à l'abri des crises
économiques ». D’accord, mais je doute qu’un
Flamand sensé pourrait croire au sauvetage de
son économie régionale par la Wallonie.
Et pour ne pas rester en rade, Jean-Michel
Javaux a affirmé martialement. « Il faut
garder le socle commun de notre sécurité sociale
le plus large possible. Pas nécessairement pour
des raisons communautaires, mais aussi pour des
raisons économiques : plus la base est large,
plus la solidarité s'exerce efficacement »..
Bien sûr, mais quand la puissance économique est
égale des deux côtés . Mais est-ce encore le
cas ? L’exemple des compagnies d’assurances en
train de supprimer à tour de bras tous les
mauvais risques parmi leurs assurés semble bien
prouver que ce n’est pas la largeur de la base,
mais bien sa qualité qui permet un réel
équilibre des risques.
L’olivier en tout cas pleure déjà dès la
première passe d’armes engagée. Cela promet de
grands écarts dans les prochaines semaines entre
ce qu’ils affirmeront et la réalité des faits !
La stratégie a changé. De l’offensive pure et
dure, les Flamands choisissent maintenant la
technique du siège qui permet de voir les
adversaires perdre des forces au fur et à mesure
de sa durée, jusqu’au moment fatal de la
capitulation sans condition !
Je me demande comment nos politiciens pourront
cacher leur reddition à une population plus
affamée de justice que de paroles en l’air.
Veut-on pousser à la séparation de nos
communautés par la force ?
Faudra-t-il qu'un jour des troupes de l'ONU
interviennent pour empêcher des révoltes
violentes ?
Car qui peut croire que les Wallons ne réagiront
pas quand il seront poussés au désespoir ?
René G. Thirion
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