Le “groupe
de travail de Baarle”
("Baarle
Werkgroep", qui tire son nom de la petite ville partagée entre les
Pays-Bas et la Belgique) est un groupe de citoyens flamands et
néerlandais qui plaide pour l’intégration de la Flandre et des Pays-Bas.
Ce nouvel Etat prendrait la forme d’une "Confederatie
der Lage Landen",
une Confédération pan-néerlandaise. Le groupe de Baarle n'appartient pas
au "Mouvement Flamand"
traditionnel ("Vlaamse
Volksbeweging",
VVB) dans la mesure où ses sympathisants proviennent également
d'autres horizons.
Parmi les politiques
qui partagent ce projet, le groupe de Baarle cite les flamands Louis
Tobback (SPa), Bert Anciaux (SPa), Jean-Marie Dedecker (LDD), Filip
Dewinter (Vlaams Belang), Margriet Hermans (Open VLD), Frieda Brepoels
(N-VA) et les néerlandais Geert Wilders (PVV, lire aussi
Geert Wilders veut réunir la Flandre et les Pays-Bas), Martin Bosma
(PVV), Andries Postma (CDA), et Erik Jurgens (PvdA).
On peut ajouter que le Premier Ministre de
la Belgique, Herman Van Rompuy (CD&V), est membre de l’association
pan-néerlandaise "Orde
van den Prince"
("Ordre
du Prince",
en référence à Guillaume d’Orange le Taciturne, 1533-1584, considéré
comme le fondateur de la nation néerlandaise,
Lien). Le groupe de Baarle a publié sa première lettre d'information
au mois de juillet 2009 (Lien).
La "Confederatie
der Lage Landen"
envisagée par le groupe de Baarle ne se limite pas aux forces motrices
de l'intégration que sont les Pays-Bas et la Région flamande. Elle
englobe également la Région bruxelloise et la Région wallonne ("La
Flandre doit développer une vision concrète pour Bruxelles et la
Wallonie")
ainsi que le Luxembourg. Le mouvement pan-néerlandais exige
l'assimilation pure et simple de Bruxelles, en la fusionnant avec la
Région flamande, et propose l'intégration de la Wallonie, en tant
qu'entité à part entière, au sein des la Confédération des "Lage
Landen".
Bruxelles
Le groupe de Baarle estime que Bruxelles
est une ville flamande peuplée de flamands qui s'ignorent: "Bruxelles
est une des principales villes des « Lage Landen » et une clef de voûte
importante pour la Confédération. Pour nous, tous les Bruxellois sont
des Flamands à part entière, qui ont perdu leur langue maternelle et
leur origine ethnique .... La seule solution est une fusion entre la
Région bruxelloise et la Région flamande ... Bruxelles peut aussi
devenir sans problème, au lieu d’une Région au sein de la Confédération
néerlandaise, une sous-partie de l’Etat fédéré flamand."
Comment atteindre cet objectif? "La
lutte flamande doit évoluer d’une lutte défensive vers une lutte
d’émancipation. Nous ne pouvons plus nous limiter à défendre ce qui est
flamand ... Afin de réaliser cette nécessaire volte-face, la Flandre a
besoin des Pays-Bas ... Avec le retour de son identité néerlandaise et
l’appui d’une Nation avec une indéniable conscience, la Flandre aura la
vision et la force nécessaire pour ré-intégrer Bruxelles ... pas à pas
... Toute mesure qui mène vers une consolidation de la Région de
Bruxelles doit être repoussée."
Wallonie
Le groupe de Baarle estime que la Wallonie
fait historiquement partie de la grande nation néerlandaise. Il "reconnaît
le caractère propre de la Wallonie et de la Flandre … mais il remarque
aussi qu’il existe entre ces deux nations un lien séculaire, qui
s’inscrit dans le contexte des « Lage Landen ». ... Historiquement la
Wallonie a plus d’affinités avec les « Lage Landen » qu’avec la France.
A de nombreux égards, la Wallonie est encore toujours une partie des «
Lage Landen ». ... Le mouvement rattachiste en Wallonie est en fait
artificiel d’un point de vue historique".
Le groupe de Baarle propose une place pour la Wallonie dans la
Confédération pan-néerlandaise. "La
Wallonie sera beaucoup plus forte en tant qu’entité au sein des Bas Pays
qu’au sein d’une association avec la France … et les relations avec la
Flandre seraient aussi beaucoup plus directes et plus amicales. En tant
que membre à part entière des « Lage Landen » la Wallonie recevra aussi
la garantie de droits linguistiques sur son propre territoire. Ainsi, si
la Wallonie le souhaite, le Français (ou même le Wallon) peut être la
première langue administrative".
En clair, le néerlandais deviendra une langue officielle en Wallonie.
Ce projet que le
mouvement pan-néerlandais a développé pour les Wallons
s'accompagne évidemment d'autres conditions. Le visage du
colonisateur s'affiche: "La
Wallonie devra vraiment bien tenir compte du caractère
essentiellement néerlandais de la confédération. Cela signifie
qu’il n’y aura plus de place pour l’arrogance francolâtre et que
la représentation francophone dans la structure étatique sera
aussi à l’avenant ... Cela signifie bien la fin du Français
comme langue dominante dans les niveaux plus élevés des
structures de l’Etat."
Pour obtenir
l'adhésion des Wallons à ce projet politique, le groupe de
Baarle utilise essentiellement des arguments historiques et
économiques ("pragmatiques"),
comme c'est déjà le cas dans les Pays-Bas Français (Lien).
En résumé, la
Wallonie ferait historiquement partie de la grande nation
néerlandaise. Il serait donc logique que la Wallonie s'intègre
dans cette Confédération qui lui donnerait tous les moyens pour
mieux se développer économiquement, contrairement au carcan
imposé par l'Etat fédéral belge. Par contre, si les Wallons ne
souhaitent pas s'intégrer dans la Confédération, ils seront
de facto
financièrement asphyxiés par leur puissant voisin. |
Le groupe de Baarle propose deux configurations
pour le futur Etat pan-néerlandais.
A gauche: assimilation de Bruxelles.
A droite: intégration de la Wallonie et du Luxembourg.
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