Le MR wallon dans l'opposition - Un nouveau regard vers
la France ?
Je ne puis
résister au plaisir de reprendre in-extenso un article
paru dans le quotidien " Vers l'Avenir" du 3 septembre
2009.
En effet,
je vous rappelle que la Parlement Wallon lors de la
dernière législature (majorité PS/CDH) avait décidé la
fermeture complète de la ligne de chemin de fer
Givet-Dinant pour en faire éventuellement un RAVEL
(piste cyclable). Cela malgré une manifestation du RWF
(Merci Paul-Henri Gendebien) et de l'opposition du
MR et d'Ecolo.
Le 9 juillet 2009, Dominique Bussereau, secrétaire de
l'état français a attribué un montant de 60.000 euros
pour une étude
complémentaire sur le sujet, preuve de l'intérêt
réel de la République pour cette voie qui devrait
permettre la liaison entre le TGV Est et Namur, la
capitale de la Wallonie.
Apparemment, Willy Borsus ignore ce détail
complémentaire important. Je vais essayer de le lui
faire parvenir.
Le MR Wallon, largement battu aux élections du 7 juin
commencerait-il à se rendre compte de l'importance de
mener enfin, non un combat politicien, mais une lutte
pour sauver notre région d'un isolement vis-à-vis de la
France, voulu par la SNCB fortement flamandisée (Il faut
rappeler qu'Edmée De
Groeve, sa présidente actuellement
en congé pour suspicion d'abus de biens sociaux et
grande amie de Di Rupo, est d'origine gantoise). Il faut
rappeler que l'hexagone est l'un des principaux acheteur
de notre région.
Hier, c'est Christine Defraigne qui montait au
créneau (voir notre
nouvelle du 3/09) contre le port de la burqa.
Aujourd'hui, c'est Willy Borsus qui relance le
projet wallo-français.
Le MR, au moment où Didier Reynders annonce
sa transformation va-t-il se colorer (légèrement
peut-être) aux couleurs de la France. Va-t-il
enfin faire un premier pas vers le largage d'une
Flandre colonisatrice et envisager une certaine
autonomie de la Wallonie, premier pas vers une
reprise réelle de la croissance ?
En tous cas, saluons l'initiative de cet
homme politique. Puisse-t-il avoir le courage de
porter le projet jusqu'au bout. Ecolo qui était
pour, va-t-il manger son chapeau en votant cette
fois contre (majorité oblige). Le CDH et le PS
oseront-ils rle rejeter alors que ce lien est
appelé à devenir vital pour la région?
"Wait and see" disent les anglais. En bon
français, je dirai " rien n'est impossible " !
René G. Thirion |
|
Nouvelle majorité wallonne oblige, le dossier
revient. Willy Borsus plaide pour qu'on
n'abandonne pas définitivement la ligne
Dinant-Givet.
PS et CDH ne sont plus seuls maîtres du jeu au
Parlement wallon. Le MR en profite et revient
avec un dossier sensible.
Voilà que le nouveau chef de groupe MR à la
Région wallonne, Willy Borsus, vient
d'introduire une proposition de résolution en
faveur de la ligne Dinant-Givet. Alors que le 4
mars 2009, au Parlement wallon, la majorité
PS-CDH de l'époque avait voté une motion prônant
la fermeture définitive de la ligne.
Le MR voudrait-il devancer une éventuelle
proposition semblable d'Écolo ? M. Borsus
rappelle quelques constats en faveur du maintien
du tronçon ferroviaire. Quels sont-ils ? Une
étude (cofinancée par le programme opérationnel
INTERREG IIIA France-Wallonie-Flandre),
examinant le scénario de réouverture de la
ligne, a débouché en juillet 2004 sur le constat
suivant : le coût de remise en état de la ligne
est estimé à 21 millions d'€.
Les autorités françaises sont très favorables à
la réouverture du tronçon transfrontalier. Le 17
janvier 2009, le Préfet des Ardennes a reçu un
mandat du gouvernement français pour faire
avancer le dossier. Le gouvernement français est
prêt à débourser 50 % du coût financier des
travaux, même si environ 3 km de la ligne se
trouvent en France et les 19 km restant en
Belgique.
La ville de Dinant est favorable au projet. La
commune d'Hastière aussi mais avec une
consultation des citoyens. La SNCB estime ce
dossier comme non prioritaire par rapport aux
investissements liés à la modernisation de la
ligne 162 Namur-Luxembourg et au projet de
dorsale wallonne. Elle n'estime cependant pas
opportun de désaffecter totalement la ligne. La
CPDT (Conférence Permanente du Développement
territorial) est favorable à la réouverture. Le
Comité Consultatif des Usagers est favorable au
projet de réouverture. Les syndicats soutiennent
également le dossier.
L'impact
Considérant :
- qu'il convient non seulement de ne pas
condamner définitivement l'option de la
réouverture du tronçon Dinant-Givet mais
d'envisager l'impact positif en terme
économique, social, touristique, de
développement durable et de service public que
pourrait entraîner une nouvelle entrée en
fonction de cette ligne,
- que le transport par chemin de fer est une
solution de mobilité dont la collectivité ne
pourra se passer à l'avenir », le député demande
au gouvernement wallon d'entamer les démarches
visant à écarter l'hypothèse de l'aliénation
définitive du tronçon ferroviaire Dinant-Givet.
M. Borsus demande aussi de soutenir la
volonté du Groupe SNCB de maintenir l'assiette
de la ligne et de maintenir toutes les
possibilités d'une nouvelle mise en exploitation
et la réactualisation de l'étude de faisabilité
et d'évaluation du potentiel commercial de la
ligne.
Il réclame que l'on mesure l'ensemble des
impacts qu'une réouverture pourrait créer :
économique, environnement et service public.
Il plaide pour que l'on soutienne la réouverture
de la ligne, si les conclusions des études
actualisées sont favorables à ce scénario, et,
enfin, de poursuivre et approfondir la
coopération transfrontalière entre la Wallonie
et la France
Les arguments pour
Les arguments positifs sont plus nombreux : le
désenclavement de la région et la fin des deux
culs-de-sac ferroviaires à Dinant (ligne
Namur-Dinant) et à Givet (ligne
Charleville-Givet), la mobilité transfrontalière
(professionnelle, sociale et touristique),
l'attractivité touristique de la ligne - ce
n'est pas par hasard que cette ligne fut
exploitée, pendant onze années par le CFV3V ,
les importants débouchés de cette ligne, tant
vers le nord (Namur) que vers le sud (Sedan,
Charleville et le TGV-Est), les coûts non
prohibitifs des investissements nécessaires à sa
réouverture, le développement durable et la
meilleure visibilité commerciale pour les
transports en commun.
La fermeture de la ligne en 1989, selon W.
Borsus, est due surtout au manque d'attrait
de l'offre de trains (pas de correspondance à
Dinant, seulement quatre allers-retours
quotidiens, matériel peu attrayant et peu
confortable). Se baser sur les chiffres de
passagers de cette époque est donc une erreur
d'analyse. Quant à la non-concurrence avec l'Athus-Meuse,
cette ligne étant électrifiée et à double voie,
son gabarit est sans aucune comparaison avec le
tronçon Dinant-Givet. En outre, les coûts très
élevés des sillons de RFF (l'équivalent français
d'Infrabel) pour l'utilisation de son réseau
rendent caduque toute volonté de contourner l'Athus-Meuse
par le tronçon Dinant-Givet et la dorsale
Charleville-Longuyon-Thionville.
Cet itinéraire allongerait aussi le trajet de 32
km.
Par ailleurs, le bassin économique desservi par
l'Athus-Meuse n'est pas le même (la Lorraine,
l'Alsace, l'Allemagne du sud, la Suisse et
l'Italie). La démonstration précise de cette
non-concurrence avec l'Athus-Meuse a été
effectuée par la
CCU
(commission consultative des usagers SNCB).
|
|