Une
certaine constance à contester - Réflexion d'un militant
fidèle
Une certaine qualité de
gentillesse est toujours signe de trahison
- François Mauriac
« Souvent j'ai l'impression que dans
notre parti, et c'est mon plus grand
regret de le constater,
débattre est déjà un peu trahir »
nous explique Jean-Sébastien Jamart à propos
du RWF,
Je lui répondrai que trahir, c’est débattre
beaucoup pour mieux diviser, pour mieux
paralyser un mouvement ou un parti.
Dans quel but ?
Satisfaire un ego dévastateur en tentant de
prouver que l’on pense un peu mieux que
l’autre et arriver à le dépasser.
Cela doit être son cas.
Maître de conférences en Droit international
public et en théorie du droit à l'Université
de Liège comme il aime à le rappeler.
Brillant juriste certes, mais pauvre
politique. |
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« Notre
parti est à un tournant de son histoire. 10 ans après sa
fondation, il a été dirigé quasi sans interruption par
son fondateur et son idéologue, Paul-Henry Gendebien.
L'homme a les qualités oratoires et intellectuelles que
l'on sait, c'est un meneur d'hommes et aussi un
débatteur redoutable lors des batailles électorales. »
Cette déclaration liminaire à un plaidoyer pour chasser
Paul-Henry Gendebien du pouvoir est particulièrement
sournoise dans le style je vous offre quelques fleurs,
mais le jet du pot va suivre. C’est la manière polie
pour remercier un serviteur qui a bien servi, mais qui
vous gêne parce qu’un autre, qui pourrait sembler plus
efficace est passé..
« C'est un fait que les régionalistes de Toudi ou du
Mouvement pour le manifeste wallon ne veulent plus
discuter avec les " rattachistes officiels "depuis plus
de 5 ans. C'est un fait que les "régionalistes
rattachistes" sont plus nombreux chez "Wallons" ou
"Liège-France" qu'au RWF depuis un an. C'est un fait que
depuis 3 ans les responsables du RWF boycottent la Revue
Wallonie France, dirigée par Jacques Liénard. C'est un
fait que le 9 mai 2009 le RWF n'a pas soutenu les
États
généraux de Wallonie de Jules Gheude. C'est un fait
qu'il n'y a pas eu de contacts constructifs depuis 10
ans avec les grands hommes politiques wallons qu'ont été
- ou que sont encore - les Happart, Dehousse, Collignon,
Spitaels, Burgeon, Eerdekens, Ducarme, qui ont leurs
défauts,
mais qui ont aussi leurs qualités. C'est un fait que
depuis 10 ans nous n'avons aucun contact, occasionnel ou
structuré, avec la société civile : syndicats,
universités, fondations (pensons à la Fondation Humblet
de Louvain-la-Neuve et à l'Institut Jules Destrée) »
prend-il comme prétexte pour
"débattre "
Serait-ce une certaine mégalomanie qui lui fait penser
qu’il est possible de rassembler les vrais
indépendantistes wallons qui n’accepteront jamais une
tutelle fut-elle française ou monégasque et les
engagements réels à la « Glinne » de politiciens parce
qu’ils ont prononcé quelques paroles, plus souvent
d’ailleurs de défi que d’adhésion au retour vers la
France ? Quant aux quelques joyeux compagnons de
chapelles diverses, leur appui est-il vraiment
nécessaire ?
Mais son appel public à l'équipe actuelle en place
d'organiser un
congrès statutaire refondateur,
n’est-il pas surtout le fruit d’une amertume profonde de
son échec de 2006, quand il s’était présenté,
en ticket avec Francis Panichelli, contre l'équipe
actuelle Gendebien-Brogniet.
Et de se plaindre " Nous avions déclenché une
campagne interne de dénigrement féroce, de sarcasmes.
"Pourquoi tant de haine ?", m'étais-je
dit alors. Il n'y en avait point en fait. Pire, il y
avait sous-jacente l'idée, dangereuse pour la démocratie
interne du parti à mon avis, que
débattre
c'est déjà un peu trahir. Pour l'unité du
parti - et pour sauvegarder nos nerfs aussi ! - nous
nous étions retirés"
.
Retirés ? Pour mieux saper, diviser le mouvement ? Car
dans le fond, l’on peut penser que c’est là l’unique
fondement de son exposé. S’il en était autrement,
l’aurait-il publié sur son blogue, ouvert à tous, même
aux ennemis les plus acharnés contre le RWF. Aurait-il
communiqué à tous la lettre ouverte de Jacques Lenain au
président du RWF, témoignage d’une ingérence étrangère,
fut-elle française dans un débat interne ? Et maintenant
ce plaidoyer pour un changement de ligne politique qu’il
désire, faisant fi des électeurs et des candidats qui
ont cru à la sincérité du programme présenté le 7 juin
et à qui l’on expliquera bientôt qu’il faut bien
s’adapter aux règles du marché ?
J’ai cru au RWF puisque j’y ai adhéré. Jai bien dit
adhéré, acte que certains confondent avec contester. Je
suis même allé jusqu’à accepter la place de 3e
candidat aux élections régionales. Cette tentative
d’inflexion de programme me fait penser aux magouilles
des partis traditionnels. Je ne pense pas que l’équipe
dirigeante va se laisser manipuler par une argumentation
suant une certaine hypocrisie prônant une bi-présidence
Laurent Brogniet - Nathalie Tramasure pour mieux
déstabiliser Paul-Henry Gendebien en tentant de casser
la fidélité de ces deux militants qui sont loyaux ?
J’espère un nettoyage des écuries d’Augias probablement
comme nombre de militants sincères, de manière à croire
encore au RWF. Ce n’est pas en changeant de cap que l’on
réussit à atteindre le port. Cela sert peut-être à
éviter quelques grains mais cela peut conduire aussi à
ne plus le retrouver !
Pour moi aujourd’hui, Jean-Sébastien Jamart a bien gagné
du galon, il a cessé d’être militant. Il est devenu
politicien à part entière ! Mais hélas, ce n’est pas
lui qui fera avancer notre cause.
René G. Thirion |