Wallonie 2010

"Forcer l'Avenir - Rejoindre la France"
 

 
 
 

Prendre le taureau par les cornes



L'éveil de la Wallonie












 

 


Les Etats Généraux de Wallonie, folklore rattachiste ou opération marketing  d'un livre ?

Au moment où une opération « marketing »,  en faveur du livre « Le jour où les Wallons s’éveilleront » a été lancée  par l’envoi d’une lettre ouverte au Président de la République française accompagnée de l’ouvrage, il est intéressant de se poser la question.

Les Etats Généraux de Wallonie ont-ils été un succès  ? Sont-ils représentatifs des mondes politique, économique, culturel et social de Wallonie?

A la lecture de cet ouvrage, les plus hautes autorités françaises vont-elles réagir en faveur de la thèse défendue par Jacques Lenain un fonctionnaire français lors de ce congrès, et couvrir au moins en partie ses propositions qui représentent au minimum une ingérence d'une personnel politque français dans les affaires de l'état belge ?

Pour se faire une opinion sur le sujet, il suffit de relire l’intervention que Paul-Henry Gendebien, Président du Rassemblement Wallonie France tint à l’invitation de Jules Gheude, lors d’une réunion sur le sujet le 20 juin 2008 à Liège. Je vous en livre un extrait significatif, la totalité du discours étant disponible sur le site officiel du RWF.

Extrait de l’intervention de Paul-Henry  Gendebien, président du Rassemblement Wallonie France, invité par Jules Gheude, en préparation des Etats Généraux de Wallonie, prononcé le 20 juin 2008 à Liège.

.
Des Etats généraux ?

Sans doute. Mais encore faut-il s’entendre sur les mots et sur les réalités. Car pendant un demi-siècle, ils furent la tarte à la crème des congrès du mouvement wallon : on peut relancer cette belle idée, mais à une condition : celle de ne pas échouer !

Le grand Congrès de Liège de 1945 (note : après-guerre, des représentants de la Wallonie ont été amenés à se prononcer sur l'avenir de leur pays), ce ne sont pas des Etat généraux. Car la Wallonie, si elle est une force politique à cette époque, n’a pas d’existence politique ni d’objectif unique et majeur.

Le drame de 1945, ce sont les diverses hypothèses (fédéralisme, unitarisme amélioré, indépendance, réunion à la France) qui ont été mises sur le même pied. Il en a résulté une neutralisation réciproque.

Soyons de bon compte : si on avait additionné les votes séparatistes à l’issue du premier vote, cela aurait donné 60% des suffrages exprimés (46% de réunionistes, 14% d’indépendantistes).


Mais ceci fut occulté par la victoire des fédéralistes lors du second vote. Déjà ce fut la victoire du camp du réalisme, disait-on, en vérité du camp de la peur. La Belgique pouvait respirer et gagnait cinquante ans de sursis.

Toutes les solutions évoquées au Congrès de 1945 ont été battues ! Le résultat des combats de 1945, de 1950 (Question royale), de 1960-61 (Grève insurrectionnelle en Wallonie), c’est que l’Etat belge a obtenu du bois de rallonge !

La seule occasion où l’on parla vraiment d’Etats généraux, ce fut dans les derniers jours de juillet 1950 (Question royale), dans un contexte prérévolutionnaire et avec la promesse d’un appui militaire de la France.

Méditons les leçons de l’Histoire. Ne recommençons par les mêmes erreurs en multipliant à nouveau les hypothèses au risque de les neutraliser toutes.

Etats généraux ? Oui, bien sûr, mais à la condition de les réussir, c’est-à-dire de sortir de l’Etat belge et d’aller vers la France.
Et
à condition d’être convoqués par une autorité légitime et représentative, à savoir le Parlement wallon, éventuellement élargi aux élus fédéraux wallons.
Et en concertation indispensable avec Bruxelles, s’il vous plaît.

Les élites politiques wallonnes et l’opinion politique wallonne sont-elles prêtes, aujourd’hui, à mettre en œuvre le processus d’autodétermination ? Rien n’est moins sûr ! Il faut dès lors amplifier la mobilisation de l’esprit public et accélérer la décolonisation des mentalités. Le moment est venu de dire la vérité.

Dès lors que le fédéralisme est un échec historique et définitif, il est impératif de refuser une fois pour toutes le « concept Belgique » et ses diverses déclinaisons en forme d’ersatz, qu’il s’agisse d’un confédéralisme mortifère ou d’un Etat Wallonie-Bruxelles tout aussi vicieux et illusoire.
 

« Etats généraux ? Oui, bien sûr », a dit Paul-Henry Gendebien, « mais à la condition de les réussir, c’est-à-dire de sortir de l’Etat belge et d’aller vers la France. Et à condition d’être convoqués par une autorité légitime et représentative, à savoir le Parlement wallon, éventuellement élargi aux élus fédéraux wallon. »

Ces conditions ont-elles été remplies ?

 Disons simplement qu’à peine quelque 150 personnes étaient présentes dont deux politiques en retrait, Willy Burgeon et et Jean-Claude Van Cauwenberg, peu ou pas de représentants du mouvement indépendantiste wallon, le reste étant essentiellement composé de rattachistes.

Et c’est le résultat de cette réunion  peu significative que l’on a osé envoyer à Monsieur Nicolas Sarkozy, Président de la République française ?
De quoi ranger définitivement le mouvement rattachiste au magasin des accessoires folkloriques de Wallonie.

Je précise bien que cette analyse m’est personnelle et n’engage en rien la direction du RWF, mais qu’elle témoigne de ma profonde interrogation
tant sur l'opération de mise en valeur du livre que sur la représentativité des co-signataires de la lettre.

Les partisans du Retour à la France, sont-ils bien conscients que leurs efforts devraient porter vers les 98% de Wallons qui n’ont pas encore voté en faveur de cette option indispensable à la survie du peuple wallon, plutôt que d’appuyer des " essayistes "  en mal de lectorat ?

René G. Thirion

 

Envoyez un courrier électronique à rene.thirion@wallonie2011.eu pour toute question ou remarque concernant ce site Web.
Copyright © 2011 René G. Thirion

Dernière modification : 26 septembre 2011