Wallonie 2010

"Forcer l'Avenir - Rejoindre la France"
 

 
 
 

Prendre le taureau par les cornes



L'éveil de la Wallonie












 

 


Qui est derrière les partis flamands ? Le chaos ou une stratégie de la terreur ?
 

Pour un observateur à l’œil un tant soit peu critique, le déroulement de la crise actuelle en Belgique dû à l’épineux dossier de Bruxelles-Hal-Vilvorde, ressemble plus une orchestration savamment préparée qu’à un chaos propre au surréalisme belge.

Si l’on analyse le déroulement de ce problème qui remonte à plusieurs années, l’on aurait tendance à sentir comme une main invisible tirant les ficelles des partis flamands pourtant antagonistes sur le plan électoral et qui bizarrement posent des actes qui semblent se coordonner parfaitement.

Les Francophones sont englués dans la toile d'un prédateur impitoyable. Mais le connaissent-ils vraiment ?

L'histoire d'une Belgique fédérale ratée se déroule comme dans un suspense et et bien malin qui devinera qui est en le réel scénariste. Tout est envisageable. Aussi essayons de détailler les tableaux qui l'illustrent  sous formes d'actes comme au théâtre.

Acte 1.

Le 7 novembre 2007, au parlement fédéral, tous les élus flamands qui ont la majorité sauf groen qui s’abstient, votent la loi sur la fameuse scission contre les Francophones minoritaires. Certains parlent alors de rupture du pacte des Belges.

Amusant, car le pacte jusqu’à là avait été simplemnet des avancées significatives pour une nation en devenir flamande contre des avantages la plupart financiers. Ce qui pourrait s’appeler le viol doux avec consentement tacite de la victime.

Par des artifices légaux, les francophones arrivent chaque fois à reporter l’application de ce fameux vote. Mais ce n’est que reporter le problème de l’affrontement Flandre-Wallonie-Bruxelles..

En 2010, l’on sait que la suspension du passage forcé de la loi ne sera plus possible. Les Flamands passent, avec l’aide royale à l’acte 2

Acte 2

Lors de la nomination d’Yves Leterme comme 1er ministre, le CD&V propose de lui imposer (mais était-ce vraiment imposé ?) un nounou qui s’occuperait du problème institutionnel, et en écoutant tous les partenaires politiques déblaierait le terrain miné de BVH et même proposerait d’autres apports institutionnels par une nouvelle  réforme de la constitution.

Le roi accepte et le nomme explorateur ? émissaire ? missionnaire peut-être ?  Pour cette noble mission censée rétablir une paix communautaire. Et que fait-il ? Il impose le silence sur ses rencontres avec les différents intervenants, qu’il ne rassemble jamais d’ailleurs, promet des propositions équilibrées pour Pâques, puis les reporte à la fin de vacances de Pâques, mais surtout à quelques jours de la date fatidique pour le passage en force devenu inévitable.

Il déclare avoir terminé sa mission et pose dans les mains du 1er ministre une série de propositions qui sont pratiquement semblables à celles que les Flamands essaient d’imposer. A charge d’Yves Leterme de faire avaler la couleuvre aux négociateurs francophones, pressés par l’échéance fatale. Bizarrement celui qui a terminé sa mission, assiste le 1er ministre. Les présidents de partis francophones renâclent sur leur reddition au diktat flamand qu’ils ne voient pas défendre devant leurs électeurs. Le viol en douceur n’a pas fonctionné. Il faut donc passer à l’acte 3.

Acte 3

Puisque les francophones sont rétifs et pensent pouvoir encore discuter, il faut donc leur mettre le révolver sur la temps. Le jour avant la session plénière du parlement où le 1er ministre doit informer les élus sur l’avancement des négociations, coup de théâtre. L’open VLD (parti libéral flamand), déclare que si les accords ne sont pas signés pour cette séance, il démissionnera du gouvernement. Gros embarras des politiques qui n'y croient pas et pensent qu’il s’agit d’une menace sans grande portée. Mais le lendemain, son président la met à exécution. Tout est en place pour l’acte 4.

Acte 4.

Le 1er ministre va présenter la démission de son gouvernement au roi. Parmi les différentes possibilités, celui-ci peut l’accepter et choisir un informateur pour recréer une majorité et un nouveau gouvernement sans aucune élection. Mais les faits sont étranges. Le souverain choisit de ne pas choisir et de suspendre sa décision pour consulter les intervenants. Bien, mais sur quoi ? Pourquoi pas sur la formation possible d’une nouvelle coalition ? Mais non, le roi ne s’est pas prononcé, donc ne gouvernant plus, le gouvernement est toujours existant. Passons donc à l’acte 5

Acte 5

Le VLD déclare pouvoir revenir sur sa décision à condition que les propositions Dehaene soient acceptées dans leur totalité avant la prochaine session parlementaire qui doit avoir lieu la semaine prochaine. Les Francophones se grattent à nouveau. Que faire ? Le pistolet sur la tempe, ils temporisent en parlant de la crise économique et sociale, de la mauvaise image donnée internationalement par le royaume, de la présidence européenne à ne pas manquer. Mais ont-ils les nerfs assez solides pour refuser face à un roi qui a indiqué dans un communiqué "combien, dans les circonstances actuelles, une crise politique serait inopportune et porterait un grave préjudice d'une part au bien-être économique et social des citoyens et d’autre part au rôle de la Belgique sur le plan européen" ?

L’acte 6 n’est pas encore écrit, mais gageons que ce scénario aura une suite logique qui, comme à chaque fois, transforme les Wallons et Bruxellois en bourgeois de Calais. Un peu plus pour la Flandre, beaucoup moins pour la Wallonie !

Mais qui, derrière le déroulement et l’enchaînement de ces faits comme par mécanique bien huilée, peut ne pas se demander qui dirige la manœuvre ?

René G. Thirion 

 

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Dernière modification : 26 septembre 2011