Après deux
jours passés dans les Ardennes françaises, il
faut dire que le choc est important lorsque l’on
se retrouve en Wallonie belge.
Entre Givet
et Sedan, chaque village traversé est
abondamment fleuri et entretenu. Chaque
mairie, chaque école arborent des
drapeaux français aux couleurs vives,
les routes sont en excellent état, leurs
abords sont fraîchement tondus et pas un
papier n’y traîne. La moindre parcelle
de forêt a son aire de repos bien aménagée avec des endroits de
pique-niques agréables et propres. Quant
aux bases de loisirs, elles sont
ouvertes gracieusement à tous et bien
équipées.
Le
Lac des Vieilles Forges en est un
exemple frappant.
Au niveau
des prix, je conserve un souvenir ému du
seul petit bar-restaurant de Renwez. Un
menu unique à 11 euros, entrée, plat,
dessert, ¼ vin et café offert. La
réduction de la TVA en restauration de
Nicolas Sarkozy y est certainement pour
quelque chose. J’avais choisi un pâté de
sanglier, une cuisse de canard confite
et une île flottante. Le tout servi en
abondance.
Le repas à
un tel prix, introduit une comparaison
défavorable à notre soi-disant pays de
Cocagne.
La baisse de
TVA annoncée par Didier Reynders ? Pas
encore vue. La suppression de la
redevance TV promise par Michel Daerden ?
Reportée aux calendes grecques. L’état
des routes et l’entretien de nos
communes ? Pitoyables à la comparaison,
malgré quelques efforts faits çà et là. |
|
Par contre,
au moment où le gouvernement français qui a les
mêmes difficultés que nous avec la crise, lance le RSA, revenu de solidarité active, destiné à
compléter des rémunérations trop basses et à
encourager le chômeur à se réinsérer dans la vie
active,
Guy Vanhengel, le nouveau
ministre fédéral flamand du budget, annonce une
austérité qui se traduira par des économies
drastiques en
matière de social, notamment. Et ce ne sont pas les
cris d’orfraie d’un Di Rupo ou d’une Milquet qui
vont changer la réalité des faits. Ils
sont simplement en représentation du " Retour du
cœur " !
Nos
gouvernants nous ont amenés à une impasse dont
l’on ne pourra sortir qu’en pénalisant le
« petit » peuple. Mais les solutions qu’ils
veulent appliquer ,risquent d’encore plus nous
envoyer par le fond.
Quand Guy
Vanhengel ose déclarer « À cause de la crise
politique 2007-2008, nous avons perdu
pratiquement 2 ans en nous occupant surtout de
l'institutionnel. À ce moment-là, on ne s'est
pas préoccupé de l'équilibre global des budgets,
non seulement de l'État fédéral, mais aussi des
Régions, des Communautés et des communes », il
tente de noyer le poisson.
C’est
justement parce que l’institutionnel n’a pas été
résolu que la crise s’est aggravée chez nous en
Wallonie, car les Flamands avec leur supériorité
numérique ont créé un tel déséquilibre dans les
rapports wallons flamands, qu’il devient de plus
en plus
impossible encore de gouverner un bateau
déglingué qui part à la dérive et de faire les
investissements nécessaires pour lui rendre une flottabilité
temporaire.
|
Les Flamands
ont joué au jeu du « Qui perd, gagne »
et ont perdu, même leur apparente
prospérité.
Leur volonté de mettre à
genou les francophones a conduit à ce
qui sera la fin de la Belgique.
Mais un bon
Flamand reste toujours un bon Flamand et
le cher Guy de déclarer qu’en matière de
sécurité sociale notamment, il reconnaissait
qu’il ya un problème structurel.
Tiens donc
cela ne vous donne pas l'impression
d'une nouvelle irruption de l' institutionnel
qu'il décrie avec force parce qu'il nous
aurait fait perdre tant de temps.
Sûrement une mise en
jambes pour le nouveau gouvernement de Flandre, en train de voir
s’annoncer un véritable drame social
dans sa région et qui va pouvoir déclarer
une nouvelle fois que ce sont les transferts nord/sud qui
l’empêchent de redresser la barre ? |
Enfin, il conclut en
appelant à revoir et freiner,
dans les dépenses fédérales, les augmentations
dont certaines dépassent le pourcentage de
croissance.
Le désire-t-il parce qu’il sent que
le plan Madden va détruire complètement l’état
fédéral où il possède un portefeuille
avantageux ou, au contraire, pour démontrer que
la Belgique n'est plus viable sans une réforme
complète du fédéralisme qui ira dans le sens d’une Flandre
autonome, mais toujours dominatrice des autres
régions par le biais d'un gouvernement fédéral, véritable coquille vide
sans plus aucun moyen !
Différence de pays, différence de vision ?
Oui,
il serait donc temps que les Wallons réclament
le retour à la France pour bénéficier de
sa vision égalitaire entre les citoyens et
affronter les difficultés comme tout
citoyen Européen les subit
actuellement, mais avec des réponses plus
humaines, plus sociales, plus justes.
René G. Thirion
|
|