Quand un ami français parle du Panflamadisme !
J’ai trouvé ce mot de Bernardino Fransousky, ami français sur Face Book, qui
donne une vision du problème belge qui m’a semblé intéressant de publier sur le
site de Wallonie 2010. Interrogé,il m’a donné l’autorisation de le publier.
Qu’il en soit remercié !
Vous avez dit Panflamandisme ? Exactement, j’ajouterais deux choses qui
frappent l’observateur étranger, mais qui échappent à la plupart des Belges
A) le panflamandisme se conçoit comme devant lutter contre deux
envahissements:
celui ...des Pays-Bas par l’absorption sociétale de la Flandre dans le giron
des Pays Bas dont la société libérale et ouverte est aux antipodes de la société
Flamande essentiellement clanique voire familiale. Une sécession de la Flandre
est donc un cauchemar pour une Flandre qui a bluffé les Belges en hurlant au
«grand départ» (=retenez-moi ou je fais un malheur ) . En réalité tant qu’ils ne
peuvent pas scinder BHV c’est-à-dire annexer légalement Bruxelles à terme) il ne
peuvent pas partir. Ce bluff a pourtant fonctionné sans interruption depuis 1963
et a causé la cascade de capitulations «apaisantes» qui n’ont rien apaisé du
tout mais au contraire encouragé l’hybris des Flandriens.
B ) l’envahissent de la culture française (=franco-belge). Laquelle est
perçue comme beaucoup plus séduisante que la Flamande (puisque les élites
Flamande ont déjà «trahi» en devenant fransquillonnes». Devant cette «hantise
intime de pas pouvoir résister une seconde fois à cette séduction, les
Flamingants ont dressé tout un peuple dans l’obsession (inconsciente c’est là
notre problème) à repousser et à flétrir cette culture franco-belge. Quand on
demande au Flamand de la rue s’il faut splitter BHV il répond oui à 200% si on
lui demande pourquoi, il ne sait pas ! Voilà la partie émergée de la haine de
cohésion sociétale flamande envers le fait français. C’est sous cet angle que
tout un peuple Flamand, maintenant constitué de manière irréversible en Nation
francophobe, interprète la francisation de la périphérie «Bruxelloise». Et c’est
pour cette raison qu’il est vain de leur répéter qu’il n’y a là aucun complot
«français» derrière, mais seulement un phénomène économique et démographique en
cours dans toutes les métropoles du monde. Bruxelles s’étend parce qu’on se loge
à moins cher dans la périphérie qu’au centre. Et qu’il est plus facile d’y
construire des entreprises et des hypermarchés qu’avenue Louise... Pire, la
Flandre refuse le raccordement territorial de Bruxelles à la Wallonie, car cela
lui permet de maintenir Bruxelles enclavée linguistiquement en Flandre et donc
préserve les chances de l’annexion Flamande .
Conclusion, non seulement la Flandre pille fiscalement Bruxelles mais encore
la ruine et par conséquent SE RUINE. Ce dernier détail est capital pour la
défense des Bruxellois si ces derniers ont le courage de tenir bon et de refuser
la nationalité flamande avec les prestations avantageuses et discriminées qui
vont aller avec, le moment venu. L’annexion de Bruxelles par la Flandre n’est
PAS une fatalité loin de là !
En attendant, nous constatons ce projet fou, dans un monde ouvert, d’un Etat
unilingue flamand épuré de toute référence française. Et sa traduction
territoriale: annexer Bruxelles pour le changer en Brussel. Annexer la Belgique
(état historiquement francophone au départ) pour la transformer en Belgïe. C’est
un phénomène d’évaporation-recondensation de Belgique en Belgïe et de Bruxelles
en Brussel dont j’ai déjà parlé auquel nous assistons.
Seul verrou : le volet légal et démocratique de ce plan, totalement
insoluble.
Pour que cette «distillation» de la Belgique en Belgïe opère jusqu’à son
terme, la Flandre a ainsi compris que l’entité Belge doit demeurer intacte, au
moins en apparence. C’est le Konfederaal . Ce dernier vise à éviter une
intervention internationale qui rétablirait les règles de l’État de Droit et
lèverait le voile d’hypocrisie soulevé par un courageux officier supérieur de
l’Armée Belge.
La Flandre a aussi compris que pour annexer Brussel il faut faire sauter le
verrou de Bhv et le statut régional de Bruxelles. D’où sa revendication de
remplacer les négociations interrégionales en négociations intercommunautaires.
Dans cette optique il ne resterait plus que la Flandre et la Wallonie, dont les
Flandriens espèrent qu’après l’avoir dépouillée de tout transfert, (Madens )
elle cèdera, Bhv à la Flandre,c’est à dire la ville de Bruxelles. (voir la règle
de droit international «Utis possidetis» qui prévaudrait)
Je fais ici une petite digression: comment comprendre le comportement
scandaleux du général Delcourt ? Tout simplement par ce que, pour ce dernier, la
pérennité du fonctionnement «administratif» de l’État Belge , fût-il sous
occupation, prévaut sur l’État de Droit et tient lieu de Nation . Ce que je
viens d’énoncer ici, constitue la définition même de la Collaboration, une
spécialité importée de France.
D’où la proposition, en termes à peine voilés par ce chef des Armées, de
mettre fin légalement à l’État de Droit dans l’Armée Belge (mais en réalité
Flamande), en attendant probablement de l’élargir par cercles concentriques à
toute la société civile Belge au fur et à mesure que se feront jour les
inévitables révoltes des francophones écrasés dans leur vie quotidienne. (Voilà
pourquoi il est tout autant «déconseillé» à un militaire francophone de choisir
l’artillerie instrument d’intimidation territoriale anti-émeute majeur...)
Je souhaiterais, en ma qualité de Français ajouter ceci qui s’adresse tout
autant aux Français qu’aux Belges:
Il est VITAL pour les Flandriens que les dirigeants et le Peuple français ne
comprennent JAMAIS que le mouvement flamand a aussi des vues séculaires sur les
territoires Flamands de France. Et parmi eux deux centres essentiels : la
conurbation de Lille Roubaix Tourcoing prolongement économique naturel de
l’agglomération de Bruxelles devenue Brussel , et d’autre part le port de
Dunkerque beaucoup plus facile pour les gros porte-conteneurs que les abords
vaseux de Antwerpen -Zeebrugges qui en cas d’adossement financier de la Flandre
aux Pays Bas seraient probablement fusionnés avec Rotterdam.
Une remarque en passant sur ce point: contrairement à une idée reçue les
Flandriens ne sont pas anti-islam, anti arabe, simplement par racisme ultra
catholique, mais parce que l’hybris des peuples islamisés est perçu comme de
même nature et seule vrai rival du mouvement nationaliste flamand qui rentre
dans le «francophone» de Belgique et de France comme dans du beurre. (sic) Voilà
pourquoi le Belang insiste sur le danger islamiste auprès des Wallons, et appuie
sur l’identitaire d’extrême droite régionaliste en France. C’est en apparence
pour offrir une alternative rassurante quoique léonine, en réalité parce que le
mouvement nationaliste Flamand se sent surclassé pour l’hybris de l’islam.
Et c’est ici qu’apparaît une autre dimension du «panflamandisme»: la Flandre
nationaliste, qui lutte depuis des siècles, et non depuis des années, a BESOIN
d’un contre-poids à l’attraction «gravitationnelle» des Pays-Bas qui
n’accepteraient jamais de partager l’opprobre jetée sur une Flandre de plus en
plus xénophobe et anti-française. Ce contrepoids c’est le contrôle de l’axe
économique et fluvial Anvers, Brussel Liège Aachen.
Autrement dit un pangermanisme est nécessaire au projet colonial flamand. La
Flandre nationaliste et francophage entend demeurer ce qu’elle espère devenir un
jour, c’est-à -dire une principauté flamingante autonome adossée aux capitaux
Hollandais mais politiquement et culturellement épurée du français, conservant
pour ce faire le contrôle et l’usufruit d’Antwerpen et de Brussel. D’un point de
vie géopolitique il faut donc que Vlaanderen soit géopolitiquement connectée au
fait Germain, c’est-à-dire à l’Allemagne. D’où le projet d’adossement de
Wallonie-Bruxelles à un Land d’Allemagne soutenu par certains.. francophones
aveugles !
Cette politique ne se conçoit qu’à la faveur d’une «dissolution des
frontières» exercée pas des coopérations et des délégations de service
interrégionaux transfrontaliers. Et ceci dans le cadre d’une dérégulations
néolibérale européenne sans cesse accélérée.
A partir de là, pourquoi s’étonner que la Flandre soit ultralibérale dans ses
choix économiques et industriels ? Et que le Wallonie soit plutôt pour la
redistribution fiscale ? Le premier est un Etat camouflé et qui veut le
territoire Belge, gage de sa survie; l’autre est pacifique et ne demande qu’à
vivre tranquillement. Quant aux Bruxellois, ils se croient bien assis en
arbitres de ce jeu et se pensent capables en tant que communauté «gordelée» sans
armée, ni police, ni administration réelles, de lutter seuls face à un Etat
caché et une Nation qui leur a tout extorqué contre un peu d’argent
provisoirement jeté en pâture. Vu de l’extérieur comme de l’intérieur la
situation est surréaliste...
Pour conclure ce second point, je dirais que le problème de la Flandre est
que ses deux poumons économiques Anvers et Bruxelles dépendent en grande partie
de peuples étrangers : des Pays-Bas (dragage de l ‘Escaut rivalité avec
Rotterdam pour ce qui concerne Antwerpen, et statut de Région, avec démographie
et langue française d’usage pour Bruxelles à 95% francophone .) Pire la dette
souveraine belge galope et la force la Flandre à accélérer la conquête de la
Belgique, en l’obligeant à se dévoiler, ce qu’elle n’avait pas prévu. Mais cela
n’a pas échappé à Olivier Maingain qui «coince» la Flandre Nationaliste en lui
intimant de rester loyale: soit elle respecte le règlement de copropriété Belge
Fédérale, soit, elle part mais sans Bruxelles. Maingain est, j’ai le regret de
le dire, le seul adversaire de taille capable de lutter contre la Flandre
coloniale. Il lui faut maintenant s’émanciper et./ou digérer le MR et ses
conceptions libérales imbuvables pour les Wallons, afin d’incarner totalement la
francophonie Belge. C’est-à-dire se hisser au-dessus des partis et incarner le
Peuple. C’est cela un homme d’Etat. Et c’est cela le cauchemar pour la Flandre
nationaliste.
Remarquons au passage, l’attitude hypocrite et affable des Flandriens quand
ils traitent avec les Français. Les Flamands sont toujours prompts à des
coopérations interrégionales entre Flandre française et Flandre flamingante. (
présence de flamingants notoires mais dévoués dans les banques Dexia Fortis Bnp)
placement de chômeurs français plutôt que Wallons en Flandre ( pour en faire des
néerlandophones voire des flamingants déstabilisant à terme l’Etat Nation
Français à couvert de retour à la culture et à la langue régionale, Vlaamse Huis
etc ) D’où également ce discours méprisant et insupportable que tiennent les
Flamands à leurs «amis» Français, à propos des francophones de Belgique. Bref,
tout converge pour dire aux Français «ne soyez pas solidaires des Belges
(francophones) ils n’en valent pas la peine et de toute manière on leur a appris
à vous détester et à vous jalouser « etc.
Maintenant c’est aux Belges que je m’adresse en priorité:
Les Belges (c’est-à-dire objectivement les non-Flamands) ont tout intérêt à
prendre conscience de l’obligation géopolitique de solidarité des francophones
de France avec les francophones de Belgique. Tout comme les Allemands ont
intérêt à prendre conscience qu’in fine ils devront faire le choix entre se
montrer solidaires des Flandriens nationalistes ou se montrer solidaires des
francophones de Belgique et de France . Je n’ai aucun doute que devant le risque
d’une confrontation majeure entre la France et l’Allemagne cette dernière saura
faire le bon choix. Sinon ce sera la fin de l’Europe, et l’explosion de l’Euro .
Voire pire..
Je n’ai aucun doute non plus que les Français sauront se montrer solidaires
et fraternels envers les Belges car ils y sont tenus par les lois de la
géopolitique, des dettes obligataires, comme par les fondements de leur Nation:
Liberté Egalité Fraternité. I
Je conseillerais donc à nos amis Belges, de se rapprocher, en tout bien tout
honneur, du seul peuple qui les a toujours soutenus depuis deux siècles . Et de
cesser de régler leur pendule sur 1815 mais sur 2010. Il n’y a aucun projet
impérial français, Napoléon dort paisiblement dans son caveau et la Grande Armée
s’est reconvertie à la pétanque et au pastis.
La clé est dans les mains des Belges francophones, encore faut-il qu’ils
s’en saisissent et la tourne. Personne ne le fera à leur place !