Wallonie 2010

"Forcer l'Avenir - Rejoindre la France"
 

 
 
 

Prendre le taureau par les cornes



L'éveil de la Wallonie










 

 


Le pendule des faux-culs
par Gilbert Collard

Quelque chose d’un ordre encore secret se passe, qui ne transparait, à travers les nuages des mensonges officiels, que par des signes, voire des intersignes.

Les politiques, je veux dire ceux dont le métier est de durer sur les décombres qu’ils ont amoncelés, cherchent à rattraper le retard, qui est leur propre retard. Entrepreneurs en démolition, ils tentent de recoller les morceaux d’une âme qu’ils ont déchirée avec le couteau de la démagogie, de la langue de bois, de la peur de déplaire à une intelligentsia qui terrorise la vérité.

La France ordinaire, qui est extraordinaire dans sa tâche quotidienne, épuisante, qui court après les fins de mois, qui se rattache, malgré tout, dans un enracinement dynamique, à une force vitale qui est l’amour fraternel du pays, chante tout bas ce qu’on a étouffé tout haut. Deux Français sur trois se disent prêts à payer  plus cher pour les biens industriels fabriqués dans l’hexagone, plutôt qu’hors d’Europe. Selon le CREDOC, 64% veulent favoriser l’achat local, même les plus pauvres, par quête du sens. On veut privilégier le « made in France ». On aime la France ! C’est beau, comme une vieille histoire, qui raconterait les retrouvailles, malgré des maîtres d’internat internationalistes, d’un frère et d’une sœur séparés par des faussaires.

!

C’est émouvant, et cela en dit long sur la France qui ne se lève ni tôt ni tard, qui n’est ni d’en haut ni d’en bas, mais qui a envie d’Être, simplement d’Être, dans la simplicité d’un geste qui n’est porté par aucune publicité, par aucun marketing, par aucun repliement, mais seulement par cette intuition noble, ridiculisée par des cons sonores confis en contrition électoralistes, que la France a besoin d’être aimée.

Comme même les sourds entendent quand ils ont à  l’oreille le sonotone d’une élection présidentielle, voilà le réveil ébouriffé des sourds ahuris par la lumière de la réalité. Et l’on voit surgir des draps les fantômes, les fantoches qui pendant des années ont méprisé ce peuple qu’il croyait endormi, persuadé qu’ils étaient qu’il continuerait  à ronfler dans le ronronnement des racontars politiques d’un Mitterrand, d’un Jospin, d’un Chirac, d’un Sarkozy, au coin d’un feu de bois en forme d’écran. Le réveil est dur ! Alors on enfourne quelques buches, histoire de montrer qu’on est bucheron des chênes qu’on abat.

Dernière buchette dans la maison glaciale depuis des années, la mission d’information sur le droit de la nationalité. Claude Guosguen, rapporteur de la mission, député UMP, s’explique dans le Figaro, un grand moment de rétropédalage racoleur. Bientôt, ils vont dormir dans des draps bleus, blancs, rouges ! « La nationalité doit être une adhésion à une nation et à ses valeurs. 130 000 naturalisations par an, c’est trop. » Je l’avais déjà entendu dire, mais ça faisait fasciste dit par une autre… Maintenant, c’est républicain ! « On est pour l’OM ou pour le PSG. L’identification à la France vient en dernier. L’identification ne doit pas être seulement géographique, mais s’inscrire dans une histoire et des valeurs. »   

L’Histoire et ses Valeurs ? Quel est ce vocabulaire ?  

On appelle l’Histoire de France à la rescousse après l’avoir insultée, méprisée, interdite de parole.  On appelle les valeurs au secours après les avoir systématiquement dévalorisées en stigmatisant d’opprobre les insultés qui voulaient les défendre, des réactionnaires, des bérets basques, des fluteurs de pain, des cons, interdits du canapé rouge drukerien souillé par tous les culs mondains du parisianisme qui palabre dans le conformisme béni.

Attendez, le ventriloque n’a pas fini de ventriloquer, une autre voix parle en lui, qu’on refusait d’entendre :  « Nous devons renouer avec notre roman national et donner à nos enfants une véritable culture de base de la Nation. Notre éducation nationale est devenue en quelque sorte de moins en moins nationale. Les élèves pourraient commencer par apprendre, par exemple, l’hymne national. »

C’est de la contrefaçon !   Que ne l’avez-vous dit avant ? Il vous faut la trouille des urnes funéraires pour condescendre à dire ces évidences, hier encore bannies du discours officiel. Donc vous saviez… Lâche ! Trouillard ! Peureux des mots, peureux de France ! Même le service militaire revient à la mode, sa suppression ayant été la pire des choses du point de vue de la fraternisation d’ensemble d’une population. Encore Chirac, l’irréprochable nez républicain qui ne supporte pas les odeurs. Même la double nationalité est un « problème », maintenant !

N’en faites pas trop, monsieur Goasguen, n’oubliez pas La Fontaine, et la fable de l’âne et du petit chien :
« Ne forçons point notre talent,
Nous ne ferions rien avec grâce,
Jamais un lourdaud quoi qu’il fasse,
Ne saurait passer pour galant. »    

Ne bourrez pas vos urnes avec les idées des autres, elles vont vous exploser au visage ! Que c’est drôle de voir les donneurs de leçon apprendre la leçon… Et n’oubliez pas dans votre frénésie de Nation de respecter tout le monde. Une nation, elle est d’abord ce que ses représentants en font. Qu’avez –vous fait de la France, médecins tardifs, croque-morts d’un trépas dont vous êtes les seuls responsables ? 

Gilbert Collard

L’ auteur

Gilbert Collard est avocat au Barreau de Marseille, ancien secrétaire de la conférence et Chevalier des Arts et Lettres. Il est Président du MOSC (Mouvement pour l’Organisation de la Société Civile).

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Dernière modification : 08 janvier 2012